Afrique du Sud : le docteur Ramlakan, avec Mandela jusqu’au bout
De Robben Island à l’hôpital de Pretoria, Vejay Ramlakan, le médecin personnel de Nelson Mandela, n’a jamais vraiment quitté son chevet.
Lors de son dernier discours en tant que chef du service de santé de l’armée d’Afrique du Sud, le 28 mars, Vejay Ramlakan s’était vanté de son bilan. « Notre flotte de véhicules médicaux a été entièrement remplacée », avait-il notamment affirmé. Une ambulance de cette flotte « neuve » est pourtant tombée en panne au plus mauvais moment : dans la nuit du 7 au 8 juin, alors qu’elle transportait Nelson Mandela au Mediclinic Heart Hospital de Pretoria. Plus de quarante minutes ont ainsi été perdues, selon la journaliste Debora Patta, qui a révélé l’affaire. « L’armée veut tout contrôler. L’ennui, c’est qu’elle s’y prend mal », confie-t-elle à J.A.
Compte-gouttes
Nul ne sait où Ramlakan se trouvait cette nuit-là. Mais compte tenu de ses fonctions – il a été promu, en avril, chef de la Planification stratégique – et de sa proximité avec Madiba, il a été forcément informé. Pendant des années, ce médecin militaire de 55 ans, né dans une famille indienne de Durban, a veillé sur la santé de Mandela. Ancien membre de la branche armée de l’ANC, il est devenu le médecin officieux des détenus de Robben Island après avoir été incarcéré avec eux, en 1987. À partir de 1992, il veille personnellement sur Mandela, puis est nommé chirurgien-chef de l’armée en 2005. Lors d’une précédente hospitalisation de l’ancien président, en 2011, c’est lui qui donnait de ses nouvelles à la presse – au compte-gouttes.
Si l’identité des autres membres de l’équipe médicale de Madiba est tenue secrète, Ramlakan a, lui, repris du service auprès de son vieil ami. On l’a vu se rendre plusieurs fois au Mediclinic Heart Hospital. Et il a limogé Shaun Van Heerden, qui fut le garde du corps de Mandela pendant près de dix ans, car il le soupçonnait de parler aux médias. Vexé, Van Heerden a accusé Ramlakan d’isoler son illustre patient en interdisant les visites de ses anciens compagnons. « Parfois, ses médecins venaient dans la chambre de Mandela tard le soir pour lui faire dédicacer son livre », s’est indigné le garde du corps. Tenu par le secret médical, le secret d’État ou simplement embarrassé, Ramlakan a décidé de ne pas répondre.
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