Unesco : roses des sables
L’Unesco a inscrit quatre nouvelles régions africaines sur sa liste du patrimoine mondial, dont pour la première fois un site nigérien.
Du mausolée de Gao où il repose, le grand empereur songhaï Askia Mohamed avait pleuré, l’an dernier, la destruction par les fous d’Allah des marabouts vénérés de Tombouctou. Réuni à Phnom Penh, au Cambodge, du 16 au 27 juin, le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco lui a offert une consolation en classant sur sa prestigieuse liste la ville d’Agadez, « porte du désert » qu’il avait conquise en 1515. Située au coeur du Niger, la ville de « banco » (argile mêlée de paille) « a développé jusqu’à aujourd’hui sa tradition culturelle, commerciale et artisanale, et offre des exemples particulièrement sophistiqués d’architecture en terre », lit-on sur le site de l’organisation. Les similitudes que la cité ocre présente avec Tombouctou, Gao et Djenné, ses soeurs sahéliennes du Mali également classées, témoignent de la puissance politique et culturelle de la dynastie songhaï qui a régné sur le Sahara aux XVe et XVIe siècles.
Eléphants
Autre splendeur d’Afrique à avoir obtenu ce label d’excellence, l’erg du Namib semble le reflet austral du Sahara avec ses dunes de sable comme un immense océan cuivré moutonnant au bord de l’Atlantique. Sous l’effet des courants marins froids, il se couvre régulièrement d’un épais brouillard qui y façonne des cours d’eau et des lacs éphémères. Ce phénomène climatique rare a permis le développement d’un écosystème unique en son genre. Considéré comme le plus ancien désert du monde (55 millions d’années), il subit aussi les variations de température les plus extrêmes (de 10 à 50 °C).
Le comité a également décidé l’extension de deux biens naturels déjà classés. Le parc du mont Kenya voit ainsi sa zone de protection totale étendue de 20 000 ha pour y intégrer la voie de migration des éléphants vers l’écosystème du Somali-Massaï. Plus au sud, le parc sud-africain du Drakensberg s’est vu adjoindre le parc national de Sehlabathebe, au Lesotho, pour former le bien transfrontalier de Maloti-Drakensberg, « un bassin versant d’une beauté spectaculaire qui abrite une faune et une flore d’une grande importance scientifique ».
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