D’un coût global de 247 millions d’euros, dont 175 millions de prêts, le financement de la plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA), située à 21 km au nord de Lomé sur la route nationale N1, qui relie la capitale togolaise à Ouagadougou, est désormais bouclé. L’opération arrangée par Afreximbank, qui a mobilisé 85 millions d’euros aux côtés des banques commerciales, dont Ecobank (45 millions d’euros) et la Banque Internationale pour l’Afrique (BIA-Togo, 15 millions d’euros), a été officialisée par la signature d’une convention ce mardi 16 août entre Souleymane Touré (Ecobank Togo), Oluranti Doherty (Afreximbank), Kossi Djokoto (BIA) et Tushar Khairnar (Arise).
Quelques instants après le crépitement des flashs et les applaudissements, et en présence du gouvernement togolais représenté par Sani Yaya (ministre de l’Économie et des Finances du Togo) et Sandra Ablamba Johnson (ministre, secrétaire générale de la Présidence de la République), Touré souligne l’importance pour Ecobank Togo de participer à un tel financement : « Notre ambition est d’accompagner les États dans la structuration des projets à valeur ajoutée et notre participation à cette mobilisation de fonds marque notre engagement au Togo dans la mise en œuvre de sa stratégie de développement socio-économique », a-t-il déclaré.
Pour Afreximbank, qui en est à son quatrième financement d’un projet de ce type avec le groupe Arise (deux au Gabon et un au Bénin) avec une contribution chiffrée à 257 millions d’euros, « financer la plateforme d’Adétikopé revient à promouvoir et à faciliter le développement de l’industrialisation et des exportations africaines », qui figure bien dans ses objectifs. « La banque a joué un rôle central dans la création de divers parcs industriels et zones économiques spéciales à travers l’Afrique et nous sommes convaincus que ces projets pourraient s’avérer transformateurs pour les efforts d’industrialisation », a déclaré Oluranti Doherty.
Partenariat public-privé
Fruit d’un partenariat public-privé entre l’État Togolais (35 %) et Arise IIP, filiale du groupe Arise (65 %), l’infrastructure intégrée et multisectorielle inaugurée par le chef de l’État togolais, Faure Gnassingbé, en juin 2021 a déjà attiré quelques sociétés. Côté investisseurs étrangers, la zone industrielle a accueilli M Auto Electric Mobility, également présente au Bénin, qui a débuté la production et la commercialisation de différents types de motos, et Clothing Company, spécialisée dans la confection de textile de classe mondiale. Cette dernière prévoit un investissement total de 20 milliards de F CFA (près de 30,5 millions d’euros), pour une transformation annuelle de 56 000 tonnes de coton. Clothing Company affirme par ailleurs avoir bouclé le recrutement de plus de 1 000 employés pour le démarrage de la production.
Des entreprises locales, telles que Togo Agro Resources, active dans la transformation du soja en huile comestible, et Wood Industries Sarl, spécialisée dans le bois, se sont également installées dans cette zone industrielle.
Guichet unique
Sont également sortis de terre depuis l’inauguration de cette plateforme, en juin 2021, un port sec, un terminal à conteneurs et un parking à camions, avec des capacité respectives de 150 000 équivalents vingt pieds (EVP), 12 500 conteneurs et quelque 500 camions devant desservir les pays du hinterland (2 000 camions sont déjà passés par cette plateforme). Le tout complété par des entrepôts de stockage, ainsi qu’un guichet unique de formalités administratives et nombre de facilités accordées par l’État.
Par ailleurs, le gouvernement a obtenu un espace de 9 800 m² pour construire un centre d’excellence de formation technique et professionnelle, financé à hauteur de 12 milliards de F CFA par la coopération allemande.
Projet phare du Plan national de développement (2018-2022), PIA vise à favoriser l’industrialisation de l’économie togolaise à travers la création d’unités manufacturières pour la fabrication de produits à valeur ajoutée. Grâce à cette zone industrielle, le Togo espère, par exemple, multiplier par 12 d’ici au milieu de la décennie la valeur des exportations de produits textiles du pays, à environ 1 milliard de dollars (984 millions d’euros).