Services secrets algériens : maîtres espions sans visages
Que sait-on de Mohamed Mediène ? Rien ou presque. Normal, pour un chef du renseignement algérien…
De l’indépendance à nos jours, le visage du patron des Services algériens a toujours été soustrait à la connaissance du grand public et des chancelleries accréditées à Alger. Appareils photo et caméras de télévision étaient et restent bannis des activités officielles impliquant, hier, le directeur central de la Sécurité militaire, ou, aujourd’hui, le chef du Département du renseignement et de la sécurité (DRS).
Kasdi Merbah n’est devenu un personnage public qu’après avoir quitté, en 1979, son poste pour une carrière gouvernementale. Idem pour Noureddine Yazid Zerhouni, devenu en 1982 ambassadeur à Mexico, et Mohamed Betchine, revenu aux affaires dans les bagages de Liamine Zéroual, en qualité de conseiller spécial, avec rang de ministre. Mejdoub Lakehal Ayat fut le seul patron des services à faire valoir, en 1988, ses droits à la retraite. L’Histoire ne retiendra pas son image.
Mastodonte
Quant à Mohamed Mediène, en poste depuis 1990 – et, à ce titre, doyen des chefs du renseignement à l’échelle mondiale -, il est un véritable mythe vivant. À sa longévité s’ajoute l’importance de sa position dans le système : il est à la tête d’un mastodonte composé de dizaines de directions, services et agences, de divers laboratoires de recherche scientifique et de centres d’écoute. Effectif estimé, selon certains services de renseignements étrangers : plus de 100 000 agents, essentiellement des cadres puisés dans les filières d’excellence. Un homme de pouvoir dont la blogosphère traque l’image et reproduit en boucle les mêmes portraits.
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Par Chérif Ouazani
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