Littérature – Afrique du Sud : une saison en enfer

Ancien reporter français en Afrique du Sud, Frédéric Couderc revient sur les heures sombres du pays dans un récit haletant.

Musée du District Six (au Cap). © Bram Lammers/HH-REA

Musée du District Six (au Cap). © Bram Lammers/HH-REA

ProfilAuteur_FabienMollon

Publié le 26 juin 2013 Lecture : 1 minute.

Imaginez une ville : Le Cap, en Afrique du Sud. Une prouesse scientifique : la première greffe du coeur, par le professeur Chris Barnard, le 3 décembre 1967. Une icône planétaire : Nelson Mandela, alors oublié de tous – ou presque – dans la prison de Robben Island. Et son ennemi intime : le funeste « Grand Hendrik », patron de la police secrète.

Évoquez, en toile de fond, la destruction du quartier de District Six, enclave de tolérance et de métissage au coeur de l’apartheid. Rappelez un épisode réel mais méconnu : le projet d’évasion de Madiba. Nouez tout cela avec autant de liens fictifs : une jeune professeure française débarquant à l’université du Cap est emportée dans la spirale de ces événements. Trajectoires croisées, rebondissements haletants, passion amoureuse… Et voici le cinquième roman de Frédéric Couderc, Un été blanc et noir.

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"L’État policier le plus heureux du monde"

Le titre fait écho au classique de l’écrivain sud-africain André Brink, Une saison blanche et sèche (1979). De fait, on retrouve ici la même transgression raciale de Blancs en lutte contre le pouvoir afrikaner ; la même violence de la part de « l’État policier le plus heureux du monde », dixit, cynique, l’un des personnages ; le même malaise, la même méfiance entre des communautés gangrenées par le concept de « développement séparé ».

Ancien journaliste français, familier de l’Afrique du Sud (il y vit un quart de l’année), Frédéric Couderc signe un roman nerveux, tendu. En jouant sur les registres historique et romanesque – à tel point qu’il devient parfois difficile de démêler le vrai du faux -, il entraîne le lecteur dans une découverte captivante et révoltante de « l’âge d’or » de l’apartheid. 

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* Un été blanc et noir, de Frédéric Couderc, Flammarion, 324 pages, 20 euros.

Fabien Mollon

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