Armée camerounaise : présentez… diplômes !
Le ministre camerounais de la Défense a procédé à la radiation d’un millier d’élèves gendarmes pour faux diplômes.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 20 août 2022 Lecture : 2 minutes.
L’armée camerounaise fait le ménage dans ses rangs, en vérifiant les documents académiques fournis par les recrues en quête d’affectation dans différentes unités à travers le pays. Une phase d’authentification des diplômes qui relève, somme toute, de la routine, mais qui, cette fois, prend des proportions spectaculaires. En pleine formation militaire, les aspirants qui viennent d’être exclus des rangs avoisinent le nombre de mille. Les radiations effectuées habituellement au compte-gouttes concernent, en général, des fautes professionnelles ou des désertions.
Si plusieurs corps de l’armée sont concernés par les sanctions –huit élèves officiers de l’École militaire interarmées sont notamment épinglés–, c’est la gendarmerie qui fournit la principale cohorte des sous-officiers et militaires de rang renvoyés pour faux diplômes.
Légitime défense économique
Pour ceux qui lorgnent du côté de l’indice de perception de la corruption de l’ONG Transparency International, le Cameroun est habitué au bas du classement. Rien d’étonnant, donc, que la fraude aux diplômes soit, parmi d’autres pratiques, un sport national. Quand bien même des observateurs semblent vouloir dédouaner les fautifs, en évoquant le taux de chômage énorme qui sévit dans le pays. Le « système D » serait-il une « légitime défense économique » ?
Ce qui interpelle d’abord, dans l’annonce du ministre de la Défense Joseph Beti Assomo, c’est la présence massive de ce fléau au sein du corps de l’armée. Ce qui séduit les internautes, par contre, c’est l’évocation d’une « politique de tolérance zéro à la fraude au sein des forces armées camerounaises ». Sur les réseaux sociaux, le chef de division de la communication de l’armée, Cyrille Serge Atonfack Guemo, se félicite que « rigueur, probité et exemplarité » soient « à l’ordre du jour ». Et les responsables des corps habillés n’excluent pas des poursuites judiciaires.
Une intransigeance qui résonne, en cette période où les défis sécuritaires des forces armées camerounaises ne manquent pas. Ces derniers jours, des échauffourées dans le département du Noun ont montré la complexité persistante du bras de fer avec des mouvements séparatistes. Et en juillet, c’est Boko Haram qui se rappelait au mauvais souvenir des autorités…
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