Présidentielle malgache : brouhaha de bottes

Le processus électoral étant dans l’impasse, certains espèrent une intervention de l’armée. Mais rien ne va plus entre les officiers supérieurs et la troupe…

Lors du défilé de l’indépence, à Antananarivo, le 26 juin 2012. © RIJASOLO/RIVA PRESS

Lors du défilé de l’indépence, à Antananarivo, le 26 juin 2012. © RIJASOLO/RIVA PRESS

Publié le 28 juin 2013 Lecture : 2 minutes.

Bougera ? Bougera pas ? Alors que les candidatures d’Andry Rajoelina, de Lalao Ravalomanana et de Didier Ratsiraka paralysent le processus électoral, tous les regards se tournent vers l’armée. « Ce ne serait pas la première fois qu’elle sortirait des casernes pour mettre fin à un blocage politique », note un candidat à la présidentielle qui se dit favorable à cette issue.

Il n’est pas le seul. Quelques-uns des 41 concurrents au scrutin le souhaitent, et il se dit, dans le quartier des ambassadeurs, que la communauté internationale ne s’en offusquerait pas bien longtemps, à condition que les hommes en treillis s’engagent à organiser des élections au plus vite. « Nous sommes très sollicités pour prendre le pouvoir », confie un colonel.

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Première étoile

Selon des sources concordantes, certains des plus hauts gradés de l’armée et de la gendarmerie avaient envisagé, début juin, d’instaurer un directoire militaire pour un temps limité, dans l’optique d’une présidentielle excluant les trois candidats controversés. Ils se sont heurtés à un mur : des colonels et des sous-officiers, qui refusent de voir ceux qu’ils traitent de « vendus » prendre le contrôle du pays. Depuis, « l’armée est paralysée », souligne Alain Ramaroson, qui préside la commission défense et sécurité au Congrès supérieur de la transition (CST). « Si les officiers s’emparent du pouvoir, ils savent que, le lendemain, les sous-officiers contre-attaquent », indique un gradé de la gendarmerie.

« L’armée est comme les Églises et la presse : elle est traversée de multiples dissensions », constate un conseiller du Premier ministre. Il y a ceux qui soutiennent Rajoelina, parmi lesquels beaucoup de généraux fraîchement promus. En moins de quatre ans, près de 50 colonels ont obtenu leur première étoile. Les officiers supérieurs sont en surnombre et, surtout, un fossé les sépare du reste de la troupe, source d’une rancoeur tenace.

Beaucoup de sous-officiers, notamment, désespèrent de leur sort. Surnommés CST (colonels sans travail), ils sont des dizaines à ne pas avoir d’affectation et sont surveillés comme le lait sur le feu. Nul n’a oublié qu’en 2009 c’est grâce à une mutinerie de sous-officiers que Rajoelina a pris le pouvoir. 

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