Kidal, enjeu symbolique de la présidentielle malienne

L’armée voulait la reconquérir par la force, le gouvernement a négocié pour pouvoir y tenir les élections. Mais Kidal, la grande ville du Nord, peu peuplée, n’aura pas de réel impact sur la présidentielle malienne.

Une patrouille de l’armée malienne à Kidal, en 2006. © AFP

Une patrouille de l’armée malienne à Kidal, en 2006. © AFP

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Publié le 19 juin 2013 Lecture : 1 minute.

Une situation incertaine règne toujours à Kidal, l’une des huit capitales régionales du pays. Malgré la libération du Nord-Mali des jihadistes en janvier 2013 par les troupes françaises de l’opération Serval, épaulées par les soldats tchadiens, Kidal est resté sous le contrôle de la rébellion armée du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Pressée d’obtenir une victoire militaire depuis sa débâcle face aux assauts conjugués des insurgés et des jihadistes, l’armée n’a jamais caché son intention de reconquérir la ville.

Le 5 juin, les troupes maliennes avaient repris Anefis, dernier village sur la route de Kidal. Avant que les négociations engagées à Ouagadougou n’aboutissent enfin à un accord provisoire pour la présidentielle, salué à Bamako et par les partenaires du Mali, mais dont rien ne dit encore qu’il sera complètement respecté.

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Bras de fer

Cependant, pour le scrutin proprement dit, Kidal reste un enjeu plus symbolique qu’arithmétique. La région de cette ville, où à peine plus de 35 000 électeurs ont été recensés (sur un total de 6,9 millions), est en effet la moins peuplée du Mali. Sachant que plusieurs milliers de personnes l’ont quittée pour se réfugier dans les États limitrophes ou dans le sud du pays, la participation à l’élection des Kidalois demeurés sur place a peu de chances d’influencer le scrutin. Mais derrière le bras de fer qui s’est déroulé au Burkina Faso se profile l’un des principaux défis qui attendent le futur président : le statut administratif du Nord-Mali et les revendications avancées par les deux principales organisations touarègues.

Au cours des dernières semaines, tout le pays spéculait sur les véritables intentions de Paris sur cette question sensible, soupçonnant l’ancienne puissance coloniale de complaisance envers le MNLA. Mais le 5 juin, le président François Hollande a clarifié la position française : « Les élections se tiendront à la date prévue dans tout le Mali, dans toutes les villes du Mali, et donc à Kidal. Il n’y aura pas deux armées au Mali. » 

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