RDC : Jean-Marc Kabund jugé à partir du 5 septembre
Le procès de l’ancien patron de l’UDPS, accusé d’avoir tenu des propos diffamatoires à l’encontre du chef de l’État, Félix Tshisekedi, débutera devant la Cour de cassation le mois prochain.
Sept semaines. Voilà ce qui sépare le lancement du parti de Jean-Marc Kabund du début de son procès. Pilier de la majorité présidentielle et patron de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, au pouvoir) jusqu’à sa disgrâce, au début de l’année, l’opposant sera jugé à partir du 5 septembre devant la Cour de cassation. Il est notamment poursuivi pour outrage.
Il lui est reproché d’avoir tenu des propos jugés offensants à l’encontre du chef de l’État lors de la conférence de presse de lancement de l’Alliance pour le changement, sa nouvelle formation politique, le 18 juillet. À l’occasion de cette prise de parole musclée, l’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale avait accusé Félix Tshisekedi d’être « un danger public au sommet de l’État ». Il avait également dénoncé « l’incompétence notoire » de son administration et une « mégestion institutionnalisée ».
Selon la citation à comparaître qui lui a été transmise le 23 août, Kabund est aussi accusé d’avoir porté atteinte à l’image du gouvernement congolais, qu’il a comparé, lors de la même conférence de presse, à un « club d’amis où les apprentis sorciers de tous bords exercent leur premier stage au sommet de l’État ». Très en verve, l’ex-patron de l’UDPS s’en était aussi pris au Parlement, qu’il juge « désacralisé » et qu’il accuse d’être devenu « un lieu de règlement de comptes ».
Résidence surveillée
Visé depuis le 22 juillet par un réquisitoire du Parquet général près la Cour de cassation, Kabund a été auditionné à deux reprises avant d’être placé en détention à la prison de Makala, le 9 août. Son immunité de député avait été levée par le bureau de l’Assemblée nationale, dirigée par Christophe Mboso, quelques heures plus tôt. Assigné en résidence surveillée depuis le 12 août sur décision de la Cour de cassation, il est malgré tout toujours détenu dans le pavillon numéro huit du pénitencier kinois.
Ses proches dénoncent une « détention arbitraire ». « Le Parquet se permet de brûler cette étape en violation des droits de Jean-Marc Kabund », s’agace Emmanuel Kahaya, directeur de cabinet et avocat de l’accusé, qui demande la tenue d’un procès « public et équitable ». « Nous avons sollicité des audiences pour obtenir des explications, ajoute-t-il. Mais le procureur nous a dit que le ministère de l’Intérieur devait trouver à Kabund une autre résidence que sa propre demeure avant de le sortir de prison. »
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