Algérie : Benamor multiplie les pains

Fort de trois lignes de production flambant neuves, le groupe algérien Benamor s’apprête à mettre sur le marché 460 000 baguettes par jour. Pour les écouler, il songe à un système de franchise.

Mohamed Laïd Benamor est le PDG du groupe familial algérien, fondé en 1984. © Vincent Fournier/JA

Mohamed Laïd Benamor est le PDG du groupe familial algérien, fondé en 1984. © Vincent Fournier/JA

Publié le 7 janvier 2014 Lecture : 3 minutes.

Fin janvier, les premières baguettes de pain du groupe Benamor, leader algérien de la transformation de céréales (avec près de 200 millions d’euros de chiffre d’affaires), sortiront des lignes de production de l’usine Eriad, à Corso Tahtani (25 km à l’est d’Alger, dans la wilaya de Boumerdès). L’information a été donnée en décembre dernier à Jeune Afrique par Laïd Benamor, le PDG, en marge de la rencontre économique franco-algérienne qui s’est tenue dans la capitale du pays lors de la visite de Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre français.

Rénovation

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À l’arrêt depuis 2003, le site industriel de Corso, dont 60 % ont été rachetés à l’État fin 2012, a été rénové avec des équipements inédits en Algérie – notamment les fours, achetés à la PME française Mecatherm. 

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Montant de la transaction : 10 millions d’euros, pour deux lignes de production de baguettes et une de pains spéciaux (avec une capacité totale de 150 tonnes par jour) et la formation des ouvriers algériens.

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« Le matériel est déjà installé et les premiers essais seront effectués après les fêtes de fin d’année », détaille Laïd Benamor. Ce projet créera près de 800 emplois au cours des deux prochaines années.

Franchise

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« À Corso, nous contrôlons la totalité du circuit de fabrication, de la matière première à la distribution, puisque nous transformons notre propre farine », affirme le PDG. Au total, 460 000 baguettes sortiront chaque jour de l’usine pour approvisionner des casernes militaires, des universités, des hôpitaux… Mais pas seulement. « Nous comptons créer une franchise en installant nos propres points de vente ou en travaillant avec les boulangeries existantes », indique Laïd Benamor.

Pour convaincre les boulangers, qui peuvent voir d’un mauvais oeil cette nouvelle concurrence, l’industriel met en avant la garantie d’avoir du pain frais toute la journée. Et, surtout, une gestion optimisée des stocks, la vente de baguettes précuites mettant fin au casse-tête lié à l’approvisionnement en farine. Il faut dire que le marché du pain est très tendu et peine à répondre à la demande.

Demande

Les 38 millions d’Algériens consomment 49 millions de baguettes par jour, selon l’Union nationale des boulangers. Soit à peu près autant que la France et ses 65 millions d’habitants !

Reste que, le prix de la baguette étant fixé par l’État, Benamor mise, pour être rentable, sur la valeur ajoutée offerte par ce nouveau système. « Les prix des pains spéciaux et des viennoiseries ne sont pas plafonnés. Le boulanger pourra donc faire davantage de profit sur la vente, par exemple, de sandwichs à forte valeur marchande », conclut Laïd Benamor.

Mecatherm à l’assaut de l’Afrique

Mecathermleft;" />Basée dans l’est de la France, Mecatherm est une filiale de Wendel.

La PME est le numéro un mondial des équipements de boulangerie en termes de capacités installées (plus de 500 fours à travers le monde) et réalise environ 100 millions de chiffre d’affaires par an, dont 10 % en Afrique. « Cette proportion a vocation à croître dans l’avenir », affirme Olivier Sergent, directeur général de Mecatherm.

Présente notamment en Guinée, en Côte d’Ivoire, en RD Congo et prochainement au Nigeria, l’entreprise a des projets dans huit autres pays du continent – mais ses dirigeants refusent pour le moment d’en dire plus. Outre le groupe Benamor, elle est en discussion avec d’autres industriels algériens pour leur vendre ses machines.

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