Mali : de la présidence aux gouvernorats, les militaires ont-ils désormais la main sur toute l’administration ?

La nomination du colonel Abdoulaye Maïga pour remplacer, même temporairement, le Premier ministre Choguel Maïga parachève un phénomène de « militarisation » des services de l’État entamé dès 2020.

Abdoulaye Maïga a été nommé Premier ministre par interim. © DR

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Publié le 26 août 2022 Lecture : 4 minutes.

« Nous avons le sentiment d’une militarisation du processus de transition que nous ne pouvons pas accepter. Nous sommes des démocrates. » Ces mots, recueillis en novembre 2020 par une chaîne de télévision française, sont ceux de Choguel Kokalla Maïga. À l’époque, celui qui n’est encore que président du comité stratégique du M5-RFP, le mouvement qui a mené la contestation populaire contre Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), s’oppose avec véhémence à un régime transitoire militarisé.

Sept mois et un nouveau putsch plus tard, celui qui accusait le quarteron de colonels conduit par Assimi Goïta de « confisquer la transition » en devenait le Premier ministre. Fonction à laquelle il a finalement été remplacé, à la suite d’un accident cardiaque, par un colonel : Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale.

Bien que largement décrié par la classe politique malienne et une partie de la communauté internationale, Choguel Maïga était la dernière caution civile à la tête de la transition. Il incarnait un vestige des engagement pris, sous la pression de la Cedeao, par les militaires à leur arrivée au pouvoir. D’abord confiées aux civils Bah N’Daw – militaire de carrière à la retraite – et Moctar Ouane, les deux plus hautes fonctions de l’État sont désormais, au moins provisoirement, aux mains des gradés.

« Pas de polémique »

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