La rentrée scolaire sera chahutée ou ne sera pas
La reprise des cours approche et les sujets d’inquiétude ne manquent pas en Afrique. Inquiétudes académiques, économiques ou sécuritaires…
À quelques semaines des dates officielles de rentrée scolaire, nombre de ministères dédiés à l’Enseignement sont déjà sur le pied de guerre. Une nouvelle année académique libérée des contraintes de la pandémie du Covid-19, mais une année qui ne manque pas de défis.
À l’échelle domestique, les parents tardent bien souvent à inscrire les enfants pour la nouvelle année et investissent le crédit bancaire dédié à la scolarisation dans des dépenses d’urgence sans rapport avec les équerres, cahiers et autres fournitures scolaires. Pourtant, comme le démontre un débat en cours du Togo à Madagascar, les études de la progéniture s’annoncent plus onéreuses à la rentrée 2022-2023. L’inflation ne concerne pas que le blé et le carburant…
En ce qui concerne la qualité de l’enseignement, à deux semaines de la rentrée, les ministres camerounais de l’Éducation de base et des Enseignements secondaires viennent de procéder à la fermeture de 117 collèges et 326 écoles pour non-conformité à la réglementation en vigueur. Avec des résultats particulièrement décevants aux examens de fin d’année – 9 % d’admis au bac 2022 –, la Guinée, elle, débutera l’année académique dans la morosité.
Dans certains pays, ce sont des aspects particuliers des programmes qui suscitent des inquiétudes, comme l’introduction de l’enseignement de l’anglais au primaire, dès la rentrée algérienne prochaine. Pour le président Tebboune, « le français est un butin de guerre, mais l’anglais reste la langue internationale ».
Revendications et déscolarisation
L’approche de la rentrée est aussi l’occasion pour des enseignants mécontents de soumettre la quiétude de la reprise des cours à la satisfaction de certaines revendications. Le 16 août dernier, la plateforme des syndicats unis de l’enseignement du Congo promettait une rentrée scolaire apaisée… pour peu que soient effectifs la fixation des primes et indemnités, le paiement d’arriérés de bourse ou encore l’enrôlement de nouveaux enseignants volontaires.
Dans certaines zones, certains pays sont confrontés à la disparition même de l’enseignement. Si le Sahel burkinabè avait réussi l’exploit de doubler quasiment le nombre d’enfants scolarisés, entre 2005 et 2018, et souvent avec des niveaux de gratuité inédits, l’Unicef indique que 56 % des enfants n’ont plus accès à l’école dans six régions burkinabè concernées par l’insécurité. À l’échelle nationale, ce sont plus de 2,6 millions d’enfants et adolescents qui sont désormais déscolarisés.
Chaque pays africain aborde la dernière ligne droite des vacances avec ses propres problématiques…
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