Football : stars à vendre
La Fifpro, le syndicat international des joueurs professionnels de football, envisage de dénoncer devant la Cour européenne de justice la réforme de 2001 régissant le système des transferts.
Hostile au système des transferts en vigueur, la Fifpro, le syndicat international des footballeurs, envisage de déposer une plainte devant la Cour européenne de justice. L’instruction de cette plainte devrait prendre du temps, les plus sceptiques sont convaincus qu’elle n’aboutira jamais, mais Philippe Piat, le président de la Fifpro Europe, n’en a cure : « Elle sera déposée dans trois ou quatre mois, le temps de bien la préparer. Cela prendra effectivement du temps, mais je pense qu’elle a des chances d’aboutir. » Si tel est bien le cas, le système des transferts, que le syndicat dénonce depuis longtemps, sera remis en question de fond en comble.
Le syndicat estime en effet que la réforme de 2001, qui instaura la fameuse « clause de stabilité de trois ans » – laquelle autorise les joueurs à se libérer au bout de trois ans de leurs obligations contractuelles, à condition d’indemniser leur club sur la base des salaires qu’ils étaient censés percevoir jusqu’à la fin de leur contrat -, n’est plus adaptée. « Le problème, explique Piat, c’est que depuis d’autres sommes sont venues s’ajouter à cette indemnité, toujours au détriment des joueurs. » Le 25 mars, la Fifpro a donc informé la Fifa de son intention de déposer une plainte auprès de la Cour européenne de justice, même si celle-ci concerne moins la fédération internationale, dirigée par Joseph Blatter, que les clubs et les ligues professionnelles, qui « refusent tout ce que nous demandons, c’est-à-dire la réciprocité ».
Bulle financière
« Est-il moralement acceptable que des joueurs soient vendus, comme c’est le cas aujourd’hui ? Nous demandons que, comme n’importe quels salariés, ils puissent disposer de contrats à durée déterminée (CDD). En augmentant leurs salaires lors des prolongations de contrat, les clubs font tout pour qu’ils ne soient jamais libres. » La perspective d’une suppression de l’actuel système des transferts inquiète les présidents de clubs, mais n’empêche pas Philippe Piat de dormir : « Cette bulle financière va finir par exploser. Quand on me dit que les clubs vivent pour une part de l’argent des transferts, je rappelle que leur balance achats-ventes est de toute façon déficitaire à 90 % ! »
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