Burkina Faso : Propharm s’apprête à lancer une usine de médicaments génériques

Après plusieurs mois de retard causés par le Covid-19, le site de Propharm n’attend plus que son autorisation de mise sur le marché pour pouvoir distribuer ses comprimés au sein de l’Uemoa. Une première pour le pays.

Le Premier ministre, Albert Ouedraogo, sur le site de Propharm, situé à Googho, à quelques encablures de Ouagadougou, mardi 23 août. © Primature Burkina Faso

Publié le 30 août 2022 Lecture : 2 minutes.

Dernière ligne droite pour Propharm et son usine de fabrication de médicaments génériques au Burkina Faso. Lancée en 2019, sa construction s’est achevée en mars dernier. Le site doit désormais obtenir le feu vert de l’autorité de régulation pharmaceutique locale une demande doit être faite en septembre –, pour pouvoir distribuer sa production sur le marché national. Il a reçu, ce 23 août, la visite du Premier ministre, Albert Ouedraogo. Après le Burkina Faso, Propharm compte aussi écouler ses produits dans les sept autres pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), dont la Côte d’Ivoire, le Mali ou encore le Sénégal avant la fin de cette année.

D’un coût annoncé de 15 milliards de F CFA (22 millions d’euros), Propharm est une initiative lancée par quatre pharmaciens, dont le chef d’usine : le docteur Armel Palingwindé Coefe. Le projet financé par la dette, a été soutenu par quatre acteurs de la finance, dont Coris Bank d’Idrissa Nassa. L’inauguration de l’usine était initialement prévue en 2021, mais la pandémie de Covid-19 et son lot de restrictions sanitaires ont retardé le chantier. La possibilité de faire appel à une expertise étrangère en ingénierie a été bloquée, de même que l’importation de matières premières nécessaires pour la conception de médicaments. Les travaux n’ont pu reprendre qu’en mai 2021.

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L’Afrique du Sud et le Maroc en avance

L’équipement venu tout droit des États-Unis permet à l’usine d’atteindre une capacité équivalente à 150 000 comprimés et 120 000 gélules par heure, avec, pour l’instant en production, un kit anti-trouble digestif comprenant du paracétamol 500mg, du phloroglucinol 80 mg et du zinc SRO (sel de réhydratation orale). La prochaine étape pour l’usine sera de se lancer dans la production de médicament sous forme injectable.

À ce jour, l’Afrique représente seulement 3 % de la production pharmaceutique mondiale avec 375 fabricants répartis sur 37 pays, et une importante masse de produits pharmaceutiques venue de Chine et d’Inde, selon l’agence de conseil Morgan Philips. Toutefois, 60 % des médicaments consommés sur le continent sont contrefaits ou détournés des approvisionnements classiques.

L’Afrique du Sud et le Maroc sont les pays les plus indépendants avec 70 % à 80 % de leurs médicaments produits localement. Au Maroc, la première pierre de l’usine du projet Sensyo Pharmatech, crée en 2016, a été posée en janvier par le roi Mohammed VI à Benslimane. Objectif ? Faire du pays le leader africain des vaccins.

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