Tchad : arrestation de plusieurs dizaines d’opposants du parti de Succès Masra

Le 1er septembre, les forces de l’ordre ont arrêté 84 jeunes militants d’un parti de l’opposition, alors qu’ils exhortaient les habitants à participer à un meeting contre le dialogue de réconciliation engagé par le Conseil national de transition.

L’opposant Succès Masra, président du parti « Les Transformateurs », à N’Djamena, le 3 mai 2021. © Issouf SANOGO / AFP

Publié le 2 septembre 2022 Lecture : 2 minutes.

Une « caravane » de militants du parti Les Transformateurs, de l’opposant Succès Masra, qui sillonnait les rues de la capitale N’Djamena pour convaincre les gens d’assister à leur meeting prévu samedi 3 septembre, a été la cible, ce jeudi, d’une opération des forces de l’ordre tchadiennes. La police a procédé à 84 arrestations, selon un communiqué signé du général Moussa Haroun Tirgo, directeur général de la police nationale. Les personnes arrêtées, « majoritairement jeunes », ont été placées en garde-à-vue pour « trouble à l’ordre public » et « non-respect des textes régissant les manifestations sur la voie publique », précise le communiqué.

Dans un message diffusé sur Twitter, Succès Masra affirme que 91 personnes ont été arrêtées, et assure – vidéo d’une intervention de police à l’appui – que le siège de son parti a été « pris d’assaut » par les forces de l’ordre.

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Transfert du pouvoir aux civils

Le parti Les Transformateurs fait partie d’une coalition rassemblant la majorité des mouvements de l’opposition et des organisations de la société civile tchadienne boycottant le Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) lancé le 20 août par le général Mahamat Idriss Déby Itno, président de transition et chef de la junte militaire au pouvoir. Le parti, à l’instar des autres mouvements du boycott, affirme que cette réunion de quelques 1 400 délégués se fait entre personnes désignées par la junte ou proches de celle-ci, et qualifient l’exercice de « monologue ».

Plusieurs groupes armés boycottent également ce Dialogue, prévu pour durer jusqu’au 20 septembre mais qui n’a toujours pas entamé ses travaux sur le fond. Il doit découcher sur des « élections libres et démocratiques » et le transfert du pouvoir aux civils.

Dimanche 28 août, l’élection des 21 membres du présidium du DNIS a donné lieu à des débats houleux. Plus de 500 personnes, sur les 1 400 délégués, s’étaient portées candidates pour intégrer l’organe. C’est Gali Ngothé Gatta, candidat à la présidentielle en 2016 face à l’ancien chef de l’État Idriss Déby Itno, qui a été élu à la tête de ce présidium.

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Les travaux des commissions, qui ont notamment pour thèmes les questions sociales, la paix, la réconciliation nationale ou bien encore les libertés fondamentales, doivent débuter le 30 août. Le calendrier initial prévoit une cérémonie de clôture le 20 septembre.

(Avec AFP)

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