Législatives malaisiennes : perdant-perdant

Lors des législatives du 5 mai, le parti au pouvoir en Malaisie l’a emporté sans gloire tandis que l’opposition manquait son rendez-vous.

Anwar Ibrahim, l’adversaire du Premier ministre sortant, crie à la fraude. © AFP

Anwar Ibrahim, l’adversaire du Premier ministre sortant, crie à la fraude. © AFP

Publié le 15 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

Un clip du tube d’Elvis Presley It’s Now or Never. C’est ce qu’Anwar Ibrahim, le très populaire leader de l’opposition malaisienne, postait sur Facebook tandis que ses concitoyens s’apprêtaient à se rendre aux urnes, le 5 mai. Ce sera finalement never pour l’infatigable sexagénaire qui brigue le pouvoir depuis quinze ans, dont six passés en prison pour corruption – faits qu’il a toujours niés – et sodomie – accusation dont il a été blanchi.

À l’issue de ces législatives très disputées qui auraient pu voir la fin de plus d’un demi-siècle de règne de la toute-puissante Organisation nationale unifiée malaise (UMNO) de Najib Razak, le Premier ministre sortant, c’est la coalition de ce dernier, le Barisan Nasional, qui a remporté la victoire avec 133 des 222 sièges du Parlement. La formation menée par Anwar Ibrahim, le Pakatan Rakyat, n’a obtenu que 89 sièges.

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Des résultats aussitôt contestés par l’opposition, qui, tout en réalisant le meilleur score de son histoire – avec, en décompte de voix, 270 000 bulletins de plus que le Barisan Nasional -, a crié à la manipulation. « C’est la pire fraude électorale de notre histoire », a déclaré Anwar Ibrahim, qui, pendant la campagne, avait déjà dénoncé la présence de dizaines de milliers d’électeurs « douteux ». Des suspicions renforcées après la révélation que l’encre « indélébile » dans laquelle les électeurs trempent leur doigt pour voter partait au premier lavage.

Champion

La déception de l’opposition est à la hauteur de l’espoir qu’avait suscité la candidature d’Anwar Ibrahim, un réformateur devenu le champion de la lutte anticorruption, convaincu, cette fois-ci, de l’emporter.

Néanmoins, la reconduction de justesse du parti au pouvoir – qui réalise, lui, son plus mauvais score en cinquante-six ans – a un goût d’échec. Selon un haut responsable de l’UMNO, principale force du Barisan Nasional, « la prestation du Premier ministre Najib Razak a été mauvaise, et il n’a plus guère de marge de manoeuvre. Il pourrait donc devoir démissionner avant la fin de l’année ».

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Avec une demi-défaite pour une opposition qui a laissé passer sa chance et un demi-succès pour un Premier ministre qui remporte une courte victoire, une seule chose est certaine : le paysage politique malaisien est en pleine mutation.

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