Sénégal : Karim Wade contre-attaque

La Cour de justice de la Cedeao examine le 17 mai une requête des avocats de Karim Wade, qui poursuivent leur offensive contre l’État sénégalais.

Karim Wade à Dakar, le 15 mars, un mois avant son arrestation. © Seyllou/AFP

Karim Wade à Dakar, le 15 mars, un mois avant son arrestation. © Seyllou/AFP

MEHDI-BA_2024

Publié le 16 mai 2013 Lecture : 1 minute.

Tandis qu’à Dakar les magistrats de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) instruisent la procédure visant Karim Wade, soupçonné d’avoir acquis frauduleusement plus de 1 milliard d’euros, à Abuja, leurs confrères de la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) devront bientôt se prononcer sur une dimension annexe du dossier. Après une première manche disputée début 2013, qui s’était traduite par un désaveu partiel de l’État du Sénégal – l’interdiction de sortie de territoire de Karim Wade et de cinq autres anciens ministres ayant été déclarée illégale ­-, les avocats du fils de l’ex-président entendent cette fois faire constater la « détention abusive » de leur client, incarcéré à Dakar depuis le 17 avril.

Selon eux, la loi sur l’enrichissement illicite contreviendrait « à tous les grands principes », en particulier la présomption d’innocence et les droits de la défense. Une analyse que les avocats de l’État sénégalais se préparent à contrecarrer dans leurs plaidoiries.

la suite après cette publicité

"Force obligatoire"

Bien qu’elle ne porte pas sur le fond du dossier, l’audience qui doit se tenir le 17 mai peut néanmoins placer la justice sénégalaise en délicate posture si la juridiction d’Abuja devait à nouveau donner gain de cause, ne fût-ce que partiellement, aux requérants. Aux termes du traité révisé de la Cedeao, ses arrêts ont en effet « force obligatoire à l’égard des États membres », lesquels sont susceptibles d’être soumis à des sanctions – pouvant aller jusqu’à « la suspension de la participation aux activités de la Communauté » – en cas de « non-respect de leurs obligations ». Membre éminent de la Cedeao et État de droit reconnu, le Sénégal pourrait difficilement passer outre un second désaveu sur le plan du respect des libertés publiques.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Le 15 avril à Dakar. Karim Wade est emmené par les gendarmes. © AFP

Sénégal : Karim Wade, retour sur une chute libre

Karim Wade et son père à Dakar, lors du 11e Sommet de l’OCI, les 13 et 14 mars © Seyllou/AFP

Sénégal : CREI, mode d’emploi

Alioune Ndao, procureur spécial de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). © AFP

Enrichissement illicite : la Cedeao recadre Dakar

Contenus partenaires