Tunisie : Amira Yahyaoui, une forte tête à l’ANC

La blogueuse Amira Yahyaoui a fondé l’ONG Al Bawsala, un observatoire de la transparence et de la bonne gouvernance qui rend compte, sur le site marsad.tn, de l’activité de l’ANC.

L’initiative d’Amira Yahyaoui provoque la grogne de certains parlementaires tunisiens. © DR

L’initiative d’Amira Yahyaoui provoque la grogne de certains parlementaires tunisiens. © DR

Publié le 21 mai 2013 Lecture : 1 minute.

Amira Yahyaoui, 28 ans, est une pro de la communication. La blogueuse, qui avait mené une fronde contre la censure de Ben Ali et alerté les médias étrangers sur les exactions commises lors de la révolution, n’est pas retournée dans l’anonymat après la chute du raïs en janvier 2011. Pour cette Berbère originaire du Sud tunisien, la dissidence est une tradition. Parmi les fortes têtes de la famille, on compte son père, le juge Mokhtar Yahyaoui, bête noire de Ben Ali, et son cousin, Zouhair Yahyaoui, cyberdissident sous l’ancien régime.

Quant à la jeune femme, qui s’exprimait sur le site Tunezine, elle a été soumise aux passages à tabac de la police politique. Ce qui n’a pas affaibli sa détermination. Contrainte à l’exil, elle a appelé dès 2005 depuis Paris à la mobilisation contre la dictature. En 2011, elle est passée du virtuel au réel en conduisant une petite liste lors de l’élection de l’Assemblée nationale constituante (ANC).

la suite après cette publicité

Tenace

L’année suivante, elle a renoncé à l’université Stanford, en Californie, pour fonder l’ONG Al Bawsala. Cet observatoire de la transparence et de la bonne gouvernance rend compte sur le site marsad.tn de l’activité de l’ANC. Teneur des débats, travaux des commissions, répartition des votes, assiduité des élus… tout est consigné. Une initiative qui provoque la grogne de certains parlementaires. Mais Amira est tenace. Elle a patiemment exposé, devant l’hémicycle, la nécessité d’une telle démarche dans un contexte de transition démocratique, et a rappelé aux représentants du peuple qu’ils doivent le tenir informé de leur action. Classée 98e sur les 100 femmes arabes les plus influentes par arabianbusiness.com en 2013, elle ne s’arrête pas là pour autant. Via le tribunal administratif de Tunis, elle réclame à la présidence de l’ANC l’accès à ses archives. Un autre combat en cours. 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires