Comores : un complot ourdi en France ?

Les autorités comoriennes qui enquêtent sur la récente tentative de coup d’État ont acquis la certitude qu’une partie du complot avait été ourdie en France.

Ikililou Dhoinine, président des Comores depuis décembre 2010. © AFP

Ikililou Dhoinine, président des Comores depuis décembre 2010. © AFP

Publié le 16 mai 2013 Lecture : 1 minute.

Aux Comores, l’enquête sur la tentative de coup d’État déjouée dans la nuit du 19 au 20 avril par les autorités avance lentement. Depuis son arrestation, le chef présumé des opérations, l’officier congolais Joris Nkombe Amba, aurait livré quelques secrets. Son ordinateur et son téléphone aussi. Si les enquêteurs ne connaissent toujours pas l’identité des commanditaires, ils savent que les putschistes ont bénéficié de complicités au sein de l’appareil militaire et des milieux d’affaires comoriens, notamment pour se procurer des armes (plusieurs pistolets mitrailleurs et un lance-roquettes). Ils ont également la certitude qu’une partie du complot a été ourdie en France. Comme Nkombe, exilé à Paris depuis quelques années, le Tchadien qui l’accompagnait, un certain Allamine Moustapha, venait de France. Bien que tous deux soient arrivés le même jour dans l’archipel (le 2 avril), ce dernier nie être un mercenaire. Et affirme être un entrepreneur.

Tous deux auraient été recrutés à Paris et en partie payés (10 000 euros pour l’un, 22 000 euros pour l’autre) par un ancien mercenaire de Bob Denard. Cet homme, bien connu aux Comores pour y avoir sévi dans les années 1980 et 1990, a séjourné pour la dernière fois à Moroni en janvier sans retenir l’attention des services de renseignements. C’est lui qui aurait aussi recruté depuis Paris les cinq autres Congolais arrêtés, venus, eux, de Kinshasa et qui clament leur innocence. Moroni envisage de lancer une commission rogatoire à son encontre. La France a déjà annoncé sa volonté de coopérer. D’autres Français qui se sont rendus aux Comores ces derniers mois ont été cités au cours de l’enquête.

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