Cameroun : ce que le Sénat va changer
Le Sénat camerounais a ouvert sa toute première session, le 14 mai. Et doit désormais procéder à l’élection de son président, qui sera le successeur constitutionnel du président Paul Biya, en cas de vacance du pouvoir.
L’ex-Premier ministre camerounais, Peter Mafany Musonge. © Maboup
Le 14 mai, la toute première session sénatoriale de l’histoire du Cameroun a débuté. La chambre haute n’a pas encore procédé à l’élection de son président, mais l’ex-Premier ministre et actuel grand chancelier des Ordres nationaux, Peter Mafany Musonge, reste le favori du palais d’Etoudi. Cet ingénieur diplômé de l’université Stanford aux États-Unis deviendrait ainsi le deuxième personnage de l’État et successeur constitutionnel du président en cas de vacance du pouvoir, ce qui ne serait pas sans conséquence sur la « géopolitique » visant à préserver l’équilibre entre les grands ensembles ethnolinguistiques du pays.
L’élection de cet anglophone du Sud-Ouest entraînerait par effet domino le remplacement de l’actuel Premier ministre, Philémon Yang, issu lui aussi du pays anglophone. On évoque ainsi la nomination à la primature, ce qui serait une première, d’un patron issu de la région de l’Ouest pour accélérer les grands chantiers « structurants », mettre en confiance les investisseurs et donner une nouvelle impulsion à la croissance. Le nom d’André Siaka, ex-président du Groupement interpatronal du Cameroun et DG de la Société anonyme des brasseries du Cameroun, et celui de Paul Fokam Kammogne, banquier et fondateur du groupe Afriland First Bank, ont été cités. À moins que Paul Biya ne privilégie la carte du sultan des Bamouns, Ibrahim Mbombo Njoya, pour occuper la présidence du Sénat, ce qui lui donnerait un répit avant la redistribution des cartes lors des législatives prévues dans deux mois.
