Nigeria : un monde patchwork

Une grande rétrospective est consacrée à l’oeuvre de Yinka Shonibare, l’un des artistes les plus inventifs de sa génération.

Revolution Kid (Fox). © Collection Museum Beelden Aan Zee Den Haag.

Revolution Kid (Fox). © Collection Museum Beelden Aan Zee Den Haag.

NICOLAS-MICHEL_2024

Publié le 13 mai 2013 Lecture : 1 minute.

Effervescence nigériane
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Effervescence nigériane

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C’est un événement : depuis le début du mois de mars et jusqu’au 1er septembre 2013, le Yorkshire Sculpture Park de Wakefield (Royaume-Uni) accueille une grande rétrospective (« Fabric-ation ») consacrée à l’artiste d’origine nigériane Yinka Shonibare (51 ans). En intérieur comme en extérieur, ce sont quelque trente oeuvres vivement colorées, produites entre 2002 et 2013, qui témoignent de la vertigineuse inventivité de ce plasticien partiellement handicapé.

Que ce soit dans ses sculptures, ses films, ses peintures ou ses collages, l’insatiable touche-à-tout distille partout une énergie débordante d’humour et de poésie. Joyeusement moqueur, n’aimant rien tant que bousculer les repères et chambouler les identités établies, le diplômé du Byam Shaw College of Art et du Goldsmiths College est connu pour sa fréquente utilisation du wax, tissu associé à l’Afrique dans l’imaginaire de beaucoup mais fabriqué en quantité aux Pays-Bas et inspiré à l’origine par le batik indonésien !

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Ainsi le Yorkshire Sculpture Park accueille-t-il des mouchoirs géants (Wind Sculptures), une machine volante semblable à celle conçue par Léonard de Vinci mais pilotée par un… extraterrestre (Alien Man on Flying Machine), des animaux anthropomorphes armés du revolver en or du colonel Kadhafi (Revolution Kids), plusieurs réinterprétations photographiques de la mort de l’amiral Nelson (Fake Death) ou encore deux hommes sans tête se tirant dessus à travers une boîte d’oeufs démesurée (Egg Fight)…

Alien Man on Flying Machine

Postracial

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L’Afrique est toujours présente par le biais du wax, mais le plus souvent mise en relation avec des représentations plutôt occidentales (oeuvres d’art, livres, histoires, symboles, etc.). Modifiant points de vue et perspectives, Shonibare ose un discours moderne – postracial, pourrait-on dire – sur la colonisation et, plus généralement, l’impérialisme. Ne se contentant pas de condamner, en propagandiste zélé de la cause africaine, un passé d’oppression, il célèbre aussi l’incomparable créativité du multiculturalisme, avec un humour salvateur.

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