Climat : la colère de Macky Sall, Félix Tshisekedi et Nana Akufo-Addo contre les Occidentaux

À Rotterdam, le sujet du financement de l’adaptation aux changements climatiques n’a pas eu le succès escompté. Alors que les représentants du continent espéraient mobiliser 25 milliards de dollars, ils sont repartis avec la promesse d’une enveloppe de 55 millions. Explications.

Macky Sall et Félix Tshisekedi au Sommet sur l’adaptation en Afrique à Rotterdam, le 5 septembre 2022. © Ruben May/GCA.

Publié le 6 septembre 2022 Lecture : 4 minutes.

« C’est avec amertume que je constate l’absence de certains dirigeants industriels. » En sa qualité de président de l’Union africaine (UA), Macky Sall a ouvert le Sommet sur le financement de l’adaptation et donné le ton. « Ils sont les principaux pollueurs de cette planète, ce sont eux qui devraient financer ces changements », a-t-il ajouté à l’adresse des grands absents de ce rendez-vous préparatoire à la COP 27 qui devrait se tenir en novembre, en Égypte. « Cela nous laisse un mauvais goût dans la bouche. Je suis un peu déçu pour être honnête », a-t-il ajouté. « Ceux qui devraient être parmi nous ne le sont pas », a renchéri le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat.

À lire sur The Africa ReportEuropean private sector notably absent at Africa Adaptation Summit

Rassemblés à Rotterdam à l’initiative conjointe du Centre mondial sur l’adaptation et de la Banque africaine de développement (BAD), ils ont notamment rencontré le président ghanéen Nana Akufo-Addo, le chef de l’État congolais Félix Tshisekedi, et la cheffe de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala pour discuter du Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAAP).

Le chef de l’État sénégalais a réaffirmé que, quel que soit le montant du financement, l’adaptation au climat doit laisser aux pays africains la maîtrise de leurs propres ressources. Une idée détaillée par Mahmoud Mohieldin, le représentant des Nations unies pour le changement climatique, qui a souligné que ce financement ne devrait pas prendre la forme d’une dette mais plutôt « de subventions, d’investissements à long terme soutenus par le savoir-faire et l’assistance technique ». « En dernier recours, cette aide pourrait aussi être un financement concessionnel à long terme sous forme d’emprunt », a-t-il ajouté.

Répartition des fonds

Le Centre mondial pour l’adaptation climatique (CGA) et la Banque africaine de développement (BAD) espéraient mobiliser 25 milliards de dollars pour les cinq prochaines années grâce au sommet de Rotterdam. Au final, on est loin du compte avec un total de 55 millions de dollars, des fonds qui sont pourtant conformes au programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAAP), une initiative africaine mise en place lors de la COP26 de l’année dernière. La répartition des fonds pour les cinq prochaines années est la suivante : 23 millions des Britanniques, 15 millions des Norvégiens, 10 millions viendront de Paris et enfin, 7 autres millions de Copenhague.

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