Maroc : pour son retour, le festival Oasis va électriser le désert

Baptisée Into the Wild, la grand-messe de musique électronique s’installe à Dakhla, aux portes du Sahara, les 23 et 24 septembre. Une version à plus petite échelle, entre luxe, beats et volupté.

Les autorités marocaines souhaitent faire de Dakhla (Sahara occidental) une destination phare du Sud, en misant notamment sur le potentiel écotouristique de la baie. © Vincent Fournier/JA.

eva sauphie

Publié le 22 septembre 2022 Lecture : 3 minutes.

Virgil Abloh, Black Coffee, Carl Cox… Autant de pointures de l’électro qui ont foulé les scènes du festival Oasis, à Marrakech. Après cinq éditions dans la ville rouge, et deux années à l’arrêt en raison de la fermeture des frontières liée au contexte sanitaire, la manifestation revient avec un nouveau concept et présente sa petite sœur : Into the Wild. Pour cette toute nouvelle formule, la fondatrice de l’événement, l’Anglo-Marocaine Marjana Jaidi, a choisi une destination qui a le vent en poupe : Dakhla.

Cette péninsule nichée entre mer et désert attire depuis quelques années déjà quelques rares privilégiés, mais aussi les amoureux de la nature. Finis les 4 000 festivaliers quotidiens. Dans cette oasis isolée, située à l’extrême sud du royaume, à 1 200 kilomètres d’Agadir, l’événement n’accueillera pas plus de 600 visiteurs. Des kilomètres de dunes de sable blanc bordant le lagon aux eaux turquoise de l’Atlantique, un contexte idéal pour envoyer les BPM jusqu’au petit matin.

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Un public essentiellement local

Spot favori des amateurs de sports de glisse, comme le kitesurf, en raison du vent qui souffle 330 jours dans l’année, la ville portuaire de 100 000 habitants voit débarquer depuis peu une nouvelle catégorie de touristes, internationale et aisée. « Dakhla a cette image luxe, mais c’est aussi un endroit pour sportifs qui voyagent en sac à dos », défend la fondatrice d’Oasis, qui a eu l’habitude d’accueillir chaque année depuis 2014 une jeunesse dorée et branchée majoritairement étrangère dans le très cossu Fellah Hôtel de Marrakech. « La liaison entre les grandes villes européennes et Dakhla est plus difficile que pour Marrakech. Partir à Dakhla, c’est aussi partir à l’aventure », concède Marjana Jaidi qui s’attend à recevoir un public majoritairement local.

De quoi favoriser le tourisme interne pour celle qui souhaite faire d’Into the Wild une expérience itinérante – une nouvelle destination chaque année –, mêlant musique et découverte du Maroc. Offre d’excursions (bateau, kitesurf, yoga…) et nuitées dans des complexes hôteliers de la baie entre bien-être et chic, comme le Dakhla Club et ses bungalows en bois inscrits harmonieusement dans le décor naturel, la Tour d’Eole, construite à partir de matériaux durables dans le respect de l’environnement local, avec panneaux solaires en prime, ou encore Les dunes de Dakhla et ses trente tentes traditionnelles… de luxe.

Écotourisme

Avec près de 8 milliards d’euros investis sur cinq ans, les autorités marocaines souhaitent faire de la ville une destination phare du Sud, en misant notamment sur le potentiel écotouristique de la baie. Pour l’heure, la capacité d’accueil reste limitée malgré les futurs hôtels (en sacs de sables !) actuellement en construction. « Il y a entre 300 et 350 chambres à Dakhla, mais des chambres d’hôte existent aussi en centre-ville. C’est aussi pour cette raison que nous avons opté pour un festival à taille humaine. »

C’est également du côté de la gastronomie que la créatrice de l’événement entend se démarquer, tout en valorisant la cuisine locale et locavore. Finis les stands de street food mondialisés. Réputé pour ses fruits de mer, « Dakhla est aussi la capitale des huîtres et du homard ». Des assiettes joliment dressées par le chef Aniss Meski du restaurant marrakchi le Mouton noir, ou concoctées par la cheffe marocaine installée à Los Angeles, Yasmina Ksikes, de la table Lalla Mina, viendront ravir les papilles des visiteurs. Côté musique, le festival annonce une programmation toujours aussi pointue alliant DJ européens et marocains, comme l’ambassadeur du genre, Amine K, fondateur du collectif Moroko Loko et l’un des rares DJ marocains reconnus à l’international, AMVN, Capra, Wahm et la nouvelle coqueluche de la scène casablancaise, Yasmean.

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