Algérie : l’avenir de Bouteflika selon la Constitution

Le projet de nouveau texte fondamental devrait donner de précieux indices sur les intentions présidentielles du chef de l’État algérien, Abdelaziz Bouteflika, pour le moment hospitalisé en France pour un mini-AVC.

Abdelaziz Bouteflika a été hospitalisé fin avril à Paris. © AFP

Abdelaziz Bouteflika a été hospitalisé fin avril à Paris. © AFP

Publié le 13 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

Le 15 avril 2011, au moment où les vents révolutionnaires du Printemps arabe soufflaient sur la région, le président Abdelaziz Bouteflika sortait d’un long mutisme pour annoncer, lors de son dernier message en date à la nation, son intention d’introduire de profondes réformes politiques à travers l’élaboration d’une nouvelle Constitution. Deux ans plus tard, ce processus est toujours dans les limbes.

Le débat autour du projet de texte fondamental a été piloté par une commission chargée de recueillir, entre mai et juin 2011, les propositions et suggestions des partis politiques et des personnalités nationales. Cette structure, dirigée par Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation (Sénat), assisté de Mohamed Boughazi, conseiller juridique du président, et de Mohamed Touati, général à la retraite et ex-éminence grise de l’armée, a élaboré un volumineux rapport qu’elle a adressé au chef de l’État le 4 juillet 2011. Érigée au rang de priorité par le pouvoir et annoncée pour 2012, l’adoption de la nouvelle Constitution (par voie parlementaire ou référendaire, la question n’a toujours pas été tranchée) est attendue avant la fin de l’année en cours.

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Le 7 avril, Abdelaziz Bouteflika a désigné quatre experts, dont une femme, présentés comme d’éminents juristes, mais aussi anonymes qu’inconnus des milieux des droits de l’homme en Algérie. Ils devront plancher sur une mouture préparée par les services d’El-Mouradia en s’appuyant sur les recommandations et suggestions réunies par la commission Bensalah.

Quel type de régime ?

Les enjeux politiques de la nouvelle Constitution tournent essentiellement autour de la nature du régime : présidentiel, comme le souhaite le courant nationaliste, ou parlementaire, comme le réclament les islamistes et une partie de l’opposition. Toutefois, la majorité des propositions émanant de la classe politique et de la société civile penchent pour une solution intermédiaire : un régime semi-parlementaire où l’exécutif serait bicéphale, avec un Premier ministre retrouvant son statut de chef du gouvernement mais susceptible d’être destitué par le Parlement.

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On évoque aussi l’instauration du poste de vice-président, qui serait élu en même temps que le chef de l’État et avec lequel il constituerait, comme aux États-Unis, un ticket électoral. Si cette éventualité était retenue, cela donnerait un précieux indice sur les intentions de Bouteflika. Face au silence assourdissant de ce dernier, classe politique et opinion attendent impatiemment la publication du projet de texte fondamental.

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