Terrorisme : « Les jihadistes ont mal évalué le terrain tunisien »

La mort de trois terroristes, abattus le 2 septembre dans l’Ouest, en témoigne : loin d’être conquérants, les jihadistes sont désormais sur la défensive en Tunisie. Les explications d’un spécialiste, Borhen Yahyaoui.

Saisie d’armes à Ben Guerdane, le 1er septembre 2022. © Garde Nationale Tunisienne

Publié le 8 septembre 2022 Lecture : 5 minutes.

Le 1er septembre, l’Administration générale de la Garde nationale tunisienne annonce une saisie de kalachnikovs et de munitions à Ben Guerdane (Sud). Le 2 septembre, trois terroristes sont abattus sur les hauteurs du Mont Salloum, dans le gouvernorat de Kasserine (Centre-Ouest). Des faits qui rappellent aux Tunisiens que la menace terroriste plane toujours.

Un phénomène qui a émergé dans la confusion post-révolutionnaire, à la faveur de la complaisance de certains responsables politiques et qui a connu un pic alarmant en 2015 avec les attaques du musée du Bardo et d’El Kantaoui, suivies en mars 2016 d’une offensive armée à Ben Guerdane.

Depuis Kasserine, où il est à l’affût de l’évolution sécuritaire, Borhen Yahyaoui, journaliste et auteur de KalashSteyr, une enquête sur le parcours et la chute d’un puissant émir local parue en 2019 aux éditions Zayneb, brosse pour Jeune Afrique un tableau de la réalité du jihadisme en Tunisie.

Jeune Afrique : Les incidents récents annoncent-ils une reprise du phénomène terroriste ?

Depuis 2014, les opérations fomentées par des groupuscules terroristes n’ont pas réellement cessé, que ce soit dans l’Ouest, notamment sur les monts autour de Kasserine, dont le Salloum et le Chaambi, ou dans le Sud, comme à Ben Guerdane, qui est un point de passage vers la Libye.

Mais pour l’essentiel, les jihadistes ne cherchent plus à aller à l’affrontement et sont au contraire traquées par les forces sécuritaires. Quant aux armes, là aussi le fait n’est pas nouveau. Depuis 2012, les groupes terroristes, avec l’appui de Daech ou d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), font transiter les armes et les personnes par cette zone poreuse qu’est la frontière libyenne.

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