Mali : l’énorme chantier de la relance

Des bailleurs de fonds qui ont repris leur aide, une conférence internationale consacrée à la reconstruction, le 15 mai à Bruxelles… Après des mois d’instabilité, le pays entrevoit une éclaircie.

Diango Cissoko (à dr.), Premier ministre malien depuis décembre 2012. © AFP

Diango Cissoko (à dr.), Premier ministre malien depuis décembre 2012. © AFP

Publié le 13 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

Diango Cissoko, le Premier ministre malien, pourra-t-il boucler le financement de sa feuille de route ? C’est tout l’enjeu de la Conférence internationale sur l’aide au Mali qui doit se tenir le 15 mai à Bruxelles. En février, les autorités avaient présenté un plan d’actions prioritaires d’urgence (Papu 2013-2014) d’un coût de 2 510 milliards de F CFA (3,8 milliards d’euros). Ce programme de relance prévoit la réhabilitation des infrastructures administratives et militaires, le reploiement des agents de l’État et une assistance à la réinsertion socio-économique des populations déplacées. Quelque 147 milliards de F CFA seront débloqués dès cette année pour les dépenses militaires et la réforme de l’armée. Reste à trouver la moitié des 100 milliards censés financer les élections prévues en juillet, mais qui seront probablement reportées.

Les deux tiers du Papu seront financés par les ressources nationales (impôts et recettes non fiscales), le reste par les bailleurs de fonds. Le FMI, l’Union européenne, la Banque africaine de développement, la Banque mondiale et les partenaires bilatéraux ont déjà repris leur aide. Quant aux États-Unis, ils se bornent à fournir un soutien humanitaire en attendant l’élection présidentielle.

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« Le gouvernement a présenté une feuille de route et un budget crédibles. Il lui reste à trouver 80 milliards de F CFA pour financer ses dépenses des deux prochaines années », explique Christian Josz, chef de division adjoint au département Afrique du FMI (il a dirigé la ­mission qui s’est rendue au Mali en mars).

Pluviométrie

En 2012, le pays a connu une récession de 1,2 % et l’inflation a atteint 5,3 %. La suspension de l’aide internationale, une pluviométrie défavorable, l’instabilité politique et sécuritaire ont affecté la production agricole et le commerce. Le tourisme est en berne. Pour faire face, les autorités ont renoncé à la plupart des dépenses d’équipement.

Avec la reprise de l’aide des bailleurs de fonds et les bonnes récoltes, les perspectives pour 2013 sont plus encourageantes. La croissance devrait atteindre 4,8 % et l’inflation tomber en dessous de 3 %. « Les autorités se sont remises au travail, conclut Josz. Elles doivent concentrer leurs efforts sur la reconstruction, la bonne gouvernance, le fonctionnement de la justice, une meilleure gestion des titres fonciers et la réforme du secteur de l’énergie. »

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