Togo : Laurent Tamegnon, un (ré)conciliateur à la tête du patronat
Depuis cinq ans, l’homme d’affaires a réussi à fédérer et à remobiliser les entrepreneurs. Une tâche ardue qu’il a menée au risque de mettre en péril ses propres sociétés. Rencontre avec un capitaine d’industrie opiniâtre, qui entame son second mandat en tant que « patron des patrons » togolais.
Togo : le prix de la stabilité
À mi-parcours du quatrième mandat de Faure Essozimna Gnassingbé, Lomé semble résister aux crises régionales et internationales. Jeune Afrique analyse les raisons de cette résilience et décrypte les défis que le pays devra relever, à court et à moyen terme.
LE PORTRAIT ÉCO — Reconduit en mars 2022 à la présidence du Conseil national du patronat du Togo (CNP-Togo) pour un second mandat de cinq ans, Coami Sedolo Laurent Tamegnon a réussi à fédérer les capitaines d’industrie du pays et à faire de leur instance faîtière un interlocuteur privilégié des pouvoirs publics. Regroupant désormais 24 associations professionnelles, soit 1 400 entreprises, l’organisation avait en effet traversé une profonde crise pendant quatre ans, jusqu’à ce que le patron de Sanecom International en soit élu président – à l’unanimité –, en février 2017. Depuis, le conseil semble avoir retrouvé sa sérénité et, surtout, son rôle de force de proposition dans les choix stratégiques de l’État pour pérenniser le développement du Togo.
Le CNP a notamment ramené en son sein l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers (Apbef) et l’Association des grandes entreprises du Togo (Aget), qui compte 65 entreprises membres, représentant quelque 1 100 milliards de F CFA (1,67 milliard d’euros) de bilan et 17 000 salariés au 31 décembre 2021. « Aujourd’hui, nous travaillons en tandem avec l’Aget, qui n’entreprend rien sans consulter le patronat, et vice-versa », précise Laurent Tamegnon. « Auparavant, l’Aget et le CNP entretenaient des relations mitigées. Par la concertation permanente, nous sommes parvenus à améliorer nos rapports et nous échangeons désormais régulièrement », confirme Jonas Aklesso Daou, patron de Zener (ex-Sodigaz) et président de l’Aget. Et d’ajouter : « Au début de la présidence de Tamegnon, le CNP traversait des moments difficiles. Il a su apporter une certaine sérénité et une stabilité au patronat. »
Commis au service des entreprises
Pour réunir et mobiliser le patronat togolais, l’homme d’affaires s’est appuyé sur de solides relais, comme le vice-président du CNP, Thierry Awesso, PDG de la Nouvelle industrie des oléagineux du Togo (Nioto, filiale d’Advens Geocoton), ou encore Yiva Kodjo Badohu, le puissant dirigeant de Togo Food, qui préside par ailleurs le Mécanisme incitatif de financement agricole (Mifa).
Bien s’informer, mieux décider
Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles
Togo : le prix de la stabilité
À mi-parcours du quatrième mandat de Faure Essozimna Gnassingbé, Lomé semble résister aux crises régionales et internationales. Jeune Afrique analyse les raisons de cette résilience et décrypte les défis que le pays devra relever, à court et à moyen terme.
Les plus lus – Économie & Entreprises
- Doublé par la junte au Mali, Maroc Telecom restera-t-il dans le pays ?
- Chez Itoc au Sénégal, les enfants de Baba Diao revisitent la gouvernance du groupe
- Carburant en Afrique : pourquoi les exportateurs mondiaux jouent des coudes pour a...
- « Neuf des vingt pays qui présentent les taux de croissance les plus forts au mond...
- Sénégal : à quoi doit servir la nouvelle banque de la diaspora ?