Mort d’Elizabeth II : Mohammed VI salue la mémoire d’une « grande amie spéciale » du Maroc

Au-delà des relations interétatiques, la proximité entre les deux dynasties royales ne s’est jamais démentie.

Elizabeth II avec le roi Hassan II lors la visite d’État de la reine au Maroc, du 27 au 30 octobre 1980. © HUSSEIN ANWAR/SIPA

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Publié le 9 septembre 2022 Lecture : 3 minutes.

« Une grande amie spéciale qui était profondément respectée. » C’est en ces termes que le roi Mohammed VI évoque Elizabeth II dans le message de condoléances envoyé à son fils, le désormais roi Charles III, et relayé par l’agence officielle MAP dans les heures qui ont suivi l’annonce du décès de la reine dans son château de Balmoral, le 8 septembre.

Un message où le monarque marocain, après avoir avoir rappelé « les qualités et les mérites de cette illustre reine qui se tenait, invariablement, comme un symbole de la grandeur du Royaume-Uni », souligne la relation privilégiée qui unit les deux familles royales, britannique et alaouite. Et pointe combien « The Queen » « tenait particulièrement à renforcer l’amitié de longue date entre nos deux monarchies séculaires ».

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« Les Alaouites et les Windsor ont toujours eu d’excellentes relations, et cela ne s’est jamais démenti tout au long des soixante-dix ans du règne d’Elizabeth II », commente un ancien diplomate marocain en poste il y a quelques années au Royaume-Uni. Des relations rythmées par des échanges de visites, d’un côté comme de l’autre.

Scènes inattendues

Si la venue d’Elizabeth II au Maroc en octobre 1980 a naturellement beaucoup marqué les esprits, le séjour ayant été émaillé de scènes inattendues, comme celle où l’on voit la reine attablée avec Hassan II autour d’un méchoui d’agneau qu’elle mange dans le strict respect de la tradition marocaine – c’est-à-dire avec les doigts –, elle avait, du côté de la presse britannique, suscité quelques commentaires étonnés et de l’incompréhension à propos des changements de programme de dernière minute.

« Certes, il existe certaines différences en matière de protocole entre les deux monarchies, mais elles se portent un respect et une estime qui ne se sont jamais démentis. Ces changements de programme sont surtout à lire à l’aune du contexte de l’époque et la volonté de feu Hassan II de sécuriser au maximum ses déplacements et activités, en particulier à la suite des tentatives de putsch avortées qui étaient alors relativement récentes », poursuit ce diplomate.

Selon un journaliste anglais spécialiste de la monarchie, si la reine a pu être surprise au début, elle serait repartie ravie de son séjour au Maroc. Et a toujours veillé à ce que l’amitié perdure. C’est d’ailleurs à sa demande que le couple princier formé par son petit-fils Harry et Meghan Markle, alors enceinte de leur premier enfant Archie, se rendra au royaume en février 2019.

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Un prince à Dakhla

Par ailleurs, le prince William (désormais premier dans l’ordre de succession) serait tombé, comme d’autres VIP comme Barack Obama ou le couple Kushner, sous le charme de Dakhla. Avant lui, sa grande tante, la princesse Margaret – sœur d’Elizabeth II – appréciait également beaucoup ses séjours au Maroc.

De son côté, la famille royale marocaine ne manque aucun des grands rendez-vous de la vie des Windsor : on a ainsi pu voir la princesse Lalla Meryem – aux côtés de 26 autres têtes couronnées – au château de Windsor le 18 mai 2012 pour le déjeuner offert par la reine Elizabeth II à l’occasion de son Jubilé de diamant (60 ans de règne). Et Lalla Salma, mère du prince héritier Moulay El Hassan, avait fait le déplacement à Londres en 2013 pour le mariage du prince William avec Kate Middleton. Et il ne fait aucun doute qu’ils seront présents lors des funérailles d’Elizabeth II, qui se tiendront dans une dizaine de jours, autour du 19 septembre.

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Le roi Mohammed VI, conformément à l’usage marocain selon lequel les souverains alaouites n’assistent pas aux obsèques, ne sera pas de la cérémonie, mais il se fera représenter, comme lors du décès de Jacques Chirac, ou plus récemment pour celui de l’ancien président des Émirats arabes unis Khalifa Ben Zayed Al Nahyane, etc. Ou comme l’avait fait en son temps son père, le roi Hassan II, lors des funérailles du général de Gaulle.

« Si le protocole royal marocain n’a pas encore communiqué à ce sujet, tout porte à croire que c’est le prince héritier Moulay El Hassan ou son oncle, le prince Moulay Rachid, qui feront le déplacement, confie à JA une source proche du Palais. Ajoutant qu’il s’agira « probablement d’une délégation, dont pourraient faire partie une des sœurs du roi Mohammed VI, mais aussi sa cousine Lalla Joumala, qui a été ambassadrice du Maroc à Londres pendant de nombreuses années et qui, à ce titre, a développé une grande proximité avec plusieurs membres de la famille royale britannique. »

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