Tchad : de la présidence à la primature, les dessous de l’opération Succès Masra

Ce 9 septembre, la convocation de Succès Masra devant le procureur a tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre à N’Djamena. L’opposant s’est imposé via la rue comme un adversaire aussi encombrant pour Albert Pahimi Padacké qu’il l’est déjà pour Mahamat Idriss Déby Itno.

L’opposant tchadien Succès Masra. © Facebook Succes Masra

MATHIEU-OLIVIER_2024

Publié le 9 septembre 2022 Lecture : 3 minutes.

« Justice ! Égalité ! » Dans les rues de N’Djamena, ce vendredi 9 septembre, plus d’un millier de manifestants entourent, chantant à tue-tête, le pick-up de Succès Masra. Par l’ouverture du toit, l’opposant tchadien, vêtu d’une tunique blanc et bleu, arbore un grand sourire et salue ses partisans. Il n’est pas encore huit heures dans la capitale et le leader des Transformateurs entend bien répondre à la convocation, pour un motif non précisé, reçue la veille­ : il va se présenter devant le procureur de la République. Dans un message à ses soutiens, le jeune leader a assuré vouloir marcher jusqu’au bureau du magistrat mais, devant l’affluence (et peut-être la pluie), il a finalement choisi de grimper dans une voiture et de rouler au pas.

Le cortège n’ira pas jusqu’au palais de justice. À quelques encablures, la foule est dispersée à grands renforts de gaz lacrymogène. Plusieurs manifestants affirment que les forces de l’ordre tirent à balles réelles. Dans la débandade, Succès Masra préfère se replier, direction le quartier général de son parti.

Émeutes à N’Djamena, le 9 septembre 2022. © Facebook Succes Masra

Émeutes à N’Djamena, le 9 septembre 2022. © Facebook Succes Masra

Très vite, il assiste, depuis l’étage, à l’encerclement des lieux, tandis que le gaz lacrymogène recouvre une nouvelle fois le théâtre des opérations. Dans un message audio transmis à Jeune Afrique, l’opposant appelle « à l’aide ». « Ils vont nous tuer », dit-il.

La scène a un air de déjà-vu. Six jours plus tôt, le Transformateur a déjà assisté à l’encerclement de ses locaux par les forces de l’ordre. Le blocus a duré quatre jours et occasionné quelque 200 interpellations de militants, remis en liberté depuis.

Pahimi Padacké à la manœuvre ?

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