Cameroun : la politique du BIR
Face au défi sécuritaire, le Cameroun a mis les moyens. Bien équipé et formé, le bataillon d’intervention rapide (BIR) est en première ligne.
![Des soldats du BIR en patrouille. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/04/30/030042013190819000000bircamoki.jpg)
Des soldats du BIR en patrouille. © AFP
« Face à la menace asymétrique [de Boko Haram, NDLR], notre meilleure réponse est de lui opposer nos forces spéciales », explique un officier supérieur du ministère camerounais de la Défense. Créé en 1999 pour lutter contre le grand banditisme en zone de forêt et surveiller les frontières, le bataillon léger d’intervention (BLI) devenu bataillon d’intervention rapide (BIR) en 2008, est donc en première ligne.
Cette unité d’élite dépend théoriquement du ministère de la Défense, mais n’a de comptes à rendre qu’au président de la République sur le plan opérationnel. Tenu secret, son budget est directement financé par la Société nationale des hydrocarbures (SNH). Le BIR n’a donc aucune incidence sur le budget de la Défense, lequel s’élève en 2013 à 194,079 milliards de F CFA (295,8 millions d’euros).
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Moyens ad hoc
La bonne dotation financière du BIR lui permet de mieux rémunérer ses hommes, d’acquérir des équipements onéreux, dont un bateau-hôtel (Rio-Del-Rey) à Bakassi (Sud-Ouest), et de se doter d’armement de pointe. Le BIR a bonne réputation auprès de la population pour avoir stoppé le fléau des coupeurs de routes dans le nord du Cameroun. Ses soldats, dont la formation s’achève par une marche commando de 400 kilomètres avec 15 kg de charge, protègent également les expatriés et les entreprises travaillant dans la zone lorsqu’elles en font la demande.
Le bataillon a été commandé à partir de 2001 par le colonel israélien Abraham Avi Sirvan, jusqu’à son décès dans un accident d’hélicoptère en novembre 2010. En dépit de ses résultats, le BIR est néanmoins mis en concurrence avec d’autres forces spéciales, dont le Groupement polyvalent d’intervention de la gendarmerie nationale (GPIGN). Depuis l’intensification des menaces, l’armée camerounaise recrute et rajeunit ses troupes. 4 500 jeunes ont été recrutés en 2013, pour s’ajouter à un effectif globalement évalué à 30 000 hommes.
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