Libération de la famille Moulin-Fournier : le choix de la diplomatie parallèle

Pour obtenir la libération de la famille Moulin-Fournier, le 19 avril, les autorités camerounaises ont utilisé des canaux de négociations inhabituels.

Les ex-otages à l’ambassade de France, le 19 avril 2013. © AFP

Les ex-otages à l’ambassade de France, le 19 avril 2013. © AFP

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Publié le 29 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

« Ils sont vivants et en bonne santé. » C’est en ces termes que la présidence camerounaise a annoncé la remise en liberté des sept otages français. Enlevés le 19 février à Dabanga au Cameroun, le français Tanguy Moulin-Fournier et sa famille, dont trois enfants âgés de 5 à 12 ans, ont été libérés dans la nuit du 18 au 19 avril. L’opération s’est déroulée dans le plus grand secret. Même Paris n’a été informé de la libération des otages qu’au dernier moment. La grande question est de savoir pourquoi les captifs séquestrés en territoire nigérian ont été remis à Yaoundé et non à Abuja ou à Paris. Selon nos informations, le Cameroun a joué la carte de la diplomatie parallèle, misant à la fois sur l’entregent des chefs traditionnels kanouris, l’ethnie transfrontalière, sur les réseaux de ses dignitaires politiques issus de l’extrême Nord, ainsi que sur un général de l’armée camerounaise, cheville ouvrière de ce dénouement.

Petite marge de manoeuvre

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Dans cette affaire, les Camerounais avaient plus d’atouts que les Français et les Nigérians. En effet, pour Paris, la marge de manoeuvre était mince. Le premier obstacle était d’ordre culturel. Le Nigeria n’est pas un pays de l’ancien pré carré et la France y a une très faible capacité d’action. Ensuite, le climat de quasi-guerre civile et la propagande islamiste antioccidentale n’en faisaient pas un terrain favorable sur le plan opérationnel. Il n’y avait donc pas de choix plus raisonnable que la négociation. S’agissant du Nigeria, qui est en guerre ouverte contre la secte, il n’était pas en position de négocier. Abuja en avait-il seulement l’intention ? Rien n’est moins sûr, au regard de l’exécution le 9 mars dernier par Ansaru, faction de Boko Haram, de 7 otages étrangers en représailles à des tentatives de libération par la force orchestrées par les militaires nigérians et britanniques. De plus, la grande faiblesse du Nigeria est la lourdeur de sa technostructure fédérale. Bien qu’élues au suffrage universel, les autorités locales, pas plus que les gouverneurs, n’ont de compétence en matière de sécurité.

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