Tunisie : Kaïs Saïed résistera-t-il à la crise ?
Alors que la crise économique et les pénuries s’installent, le président ne semble pas prendre la mesure de la situation et continue de mettre en cause les « spéculateurs ».
En ce début d’après-midi du 9 septembre, un long cortège s’arrête devant le siège de la Banque nationale agricole (BNA). Kaïs Saïed, dossier sous le bras, est venu en personne demander des comptes à Mondher Lakhal, PDG de la banque, que le président avait pourtant tout loisir de convoquer au palais de Carthage.
Mais un déplacement du chef de l’État n’est jamais anodin. Selon Kaïs Saïed, ou selon ce qu’il lui a été rapporté, l’institution financière aurait échoué à concrétiser une livraison de blé.
Pourtant la BNA, qui est un établissement public, s’était appuyée sur une garantie accordée par la BNP Paribas et avait accompli toutes les démarches pour obtenir rapidement une livraison de blé, dont le pays manque cruellement.
Seulement, ledit fournisseur présentait encore des factures impayées à la Tunisie, une information que, manifestement, ni le ministère du Commerce ni les intervenants dans ce dossier, notamment l’Office des céréales, n’ont transmise au président.
La visite surprise a été sans effet puisque le problème est du ressort du gouvernement. Mais durant cette journée particulièrement caniculaire, Kaïs Saïed poursuit sa route et se rend à 40 kilomètres de la capitale auprès de marchands de fruits et de produits maraîchers installés au bord de la route. Suivi par les caméras de la présidence, il tient à montrer qu’il doit s’occuper de tout et que la situation, à moins que ce soit le manque de compétence, l’oblige à se rendre sur le terrain en personne.
« Beaucoup de bruit pour rien »
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