Cameroun : pour Maurice Kamto, longue est la route

Le principal challenger de Paul Biya a fait sa rentrée politique, bien décidé à revenir sur le devant de la scène. Mais entre les pressions du pouvoir, les dissensions internes à son parti et les ambiguïtés de sa propre stratégie, le chef du MRC a du pain sur la planche.

Le leader de l’opposition camerounaise du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et ancien candidat à la présidentielle Maurice Kamto donne une conférence de presse, le 30 janvier 2020, à Paris. © STEPHANE DE SAKUTIN/AFP

Franck Foute © Franck Foute

Publié le 13 septembre 2022 Lecture : 4 minutes.

« C’est un nouveau départ pour le MRC. » Ce samedi 20 août à Bafoussam, Maurice Kamto est visiblement heureux de renouer avec la cohue des rassemblements politiques et les vivats de la foule. Dans cette région de l’Ouest dont il est originaire et que d’aucuns considèrent comme son fief, bien qu’il n’ait pas réussi à y avoir la majorité lors de la présidentielle de 2018, le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) signe son grand retour sur la scène politique, après deux années durant lesquelles le pouvoir a tenté d’éroder l’image d’homme de terrain qu’il s’était bâtie.

Fragilisé par l’incarcération de leurs militants, parmi lesquels les cadres Olivier Bibou Nissack et Alain Fogue, Maurice Kamto et le MRC affirment avoir trouvé un nouveau souffle. Comme pour leur donner raison, plusieurs centaines de militants se sont massées sur l’esplanade de l’église évangélique de Diandam – Bafoussam à l’appel de leur leader pour prendre part à l’installation des nouveaux responsables du parti. Une démonstration de force qui, selon Maurice Kamto, serait « le fruit d’un enracinement inébranlable » de son parti dans la région. Un évènement à lire, surtout, comme une petite victoire dans le long combat que livre l’opposant pour continuer d’exister sur l’échiquier politique.

« Pour sa propre gloire »

Mais le chemin est encore semé d’embûches. En amont du meeting de Bafoussam, l’opération de renouvellement des instances locales du MRC a donné lieu à de houleuses confrontations internes, dont certaines se sont poursuivies au tribunal. Plusieurs militants ont été déchus, et ils ont porté l’affaire sur la place publique. La presse camerounaise a ainsi abondamment commenté les déboires d’Emmanuel Kueka, qui était en course pour le poste de secrétaire de la fédération régionale. Radié, il a eu des mots très durs à l’endroit du président du MRC, accusé de n’œuvrer « que pour sa propre gloire » et d’avoir « reçu de l’argent du régime ».

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