Football : nouveau départ pour Chermiti ?

Transféré au Hertha Berlin à l’âge de 20 ans, l’ex-grand espoir tunisien n’avait pas su s’y imposer. Aujourd’hui au FC Zurich, il veut retenter sa chance dans un grand championnat européen.

Amine Chermiti a retrouvé la sélection nationale. © AFP

Amine Chermiti a retrouvé la sélection nationale. © AFP

Alexis Billebault

Publié le 17 avril 2013 Lecture : 3 minutes.

L’éloignement aura duré plus d’un an. Depuis la fin de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2012, les voyages d’Amine Chermiti en Tunisie relevaient exclusivement du domaine privé. Mais le 23 mars dernier, l’attaquant du FC Zurich a retrouvé Tunis, le stade de Radès et la sélection nationale à l’occasion d’un match qualificatif pour la Coupe du monde 2014 face à la Sierra Leone (remporté 2-1 par les Aigles de Carthage). Il n’a pas bougé du banc de touche, mais Nabil Maâloul lui a envoyé un message très clair. « Je voulais le revoir. Je compte sur lui », explique le nouveau sélectionneur tunisien.

L’idée séduit forcément Chermiti. « Mon souhait était de retrouver la sélection, avec laquelle j’ai disputé trois CAN [en 2008, 2010 et 2012, NDLR] », insiste le joueur de 25 ans. Mais les événements lui ont appris à vivre prudemment, sans trop se projeter vers un avenir souvent incertain. « Depuis que j’ai quitté la Tunisie, en 2008, cela n’a pas toujours été facile. Je suis parti à 20 ans pour l’Allemagne. Imaginez le changement quand vous passez de Sousse à Berlin [pour un salaire mensuel à cinq chiffres, contre 1 000 euros à l’Étoile sportive du Sahel] ! Il n’y a pas grand-chose de comparable : la langue, le climat, la nourriture, la culture, et bien sûr le niveau du championnat… Hélas, je me suis blessé très vite. »

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En Allemagne, le palmarès du natif de Sfax, fils d’un ingénieur agricole et d’une institutrice, bachelier, formé à la JS Kairouan, vainqueur de la Ligue des Champions africaine et du Championnat de Tunisie en 2007 avec l’Étoile, et devenu international la même année, ne pèse pas grand-chose. Chermiti doit apprendre à oublier son statut de star naissante du football tunisien. « Il est parti trop tôt, note Bertrand Marchand, entraîneur d’Umm Salal (Qatar), qui dirigea l’attaquant en 2007-2008 à Sousse puis en sélection nationale en 2010. C’est un joueur explosif, technique, déroutant ; c’est ce qui a plu à Lucien Favre, alors entraîneur du Hertha [Berlin]. Mais il aurait dû attendre un an de plus, ou aller dans un championnat intermédiaire ou encore en Ligue 2 française. »

Popularité

Un nouvel exil attend le Tunisien à la fin de sa première saison allemande, après une longue blessure et seulement dix matchs disputés avec le Hertha Berlin. Au coeur de l’été 2009, ses dirigeants décident de le prêter à Al-Ittihad Djeddah (Arabie saoudite), un des meilleurs clubs du royaume wahhabite. Et tant pis si le niveau du championnat saoudien n’a qu’un lointain rapport avec la Bundesliga, et si Djeddah l’austère n’offre pas les mêmes attraits que la capitale allemande. « Ce n’était pas mon choix. Mais l’expérience s’est révélée positive, soutient Chermiti. J’ai pu aller en pèlerinage à La Mecque. Et surtout j’ai beaucoup joué. » Mais l’argument n’est pas assez fort pour la direction du Hertha, qui ne croit plus vraiment en lui. Et c’est en Suisse que le joueur poursuit son parcours, en s’engageant pour quatre ans au FC Zurich en juillet 2010. « Je n’ai pas à regretter ce choix. Beaucoup de joueurs sont passés par la Suisse avant d’évoluer dans les meilleurs clubs européens. »

À Zurich, Chermiti n’a jamais disputé une saison complète, mais son bon début d’année 2013 lui offre de nouvelles perspectives, à un peu plus d’un an de la fin de son contrat. « Je pense être capable de retenter ma chance dans un grand championnat », explique-t-il, en balayant les rumeurs sur un possible retour en Tunisie, au Club africain ou à l’Espérance sportive de Tunis puisque son exil n’a pas altéré sa popularité. « Je n’en ai pas l’intention, en tout cas pas maintenant, et si je devais rejouer dans mon pays, ce ne pourrait être qu’à l’Étoile. Je veux rester en Europe. » Marchand, qui continue de suivre la carrière de son ancien joueur, n’est pas loin de penser la même chose : « Ce sera bientôt le moment pour lui de franchir un palier, juge-t-il. Il a le talent pour ça. Il faut juste qu’il ne soit plus perturbé par les blessures. »

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