Ouganda – CPI : à Nairobi, Museveni fait le show
À Nairobi, le 9 avril, le président ougandais s’en est pris à la justice internationale.
Le président soudanais Omar el-Béchir n’était pas à Nairobi, le 9 avril, pour l’investiture du nouveau président kényan, Uhuru Kenyatta. C’est donc un autre voisin, Yoweri Museveni, qui a dit tout haut tout le mal que beaucoup pensent de la Cour pénale internationale (CPI). Saluant le bon déroulement des élections, le président ougandais a félicité les Kényans pour avoir rejeté « le chantage de la CPI et de ceux qui abusent de cette institution en fonction de leur propre programme ». Il a montré du doigt ces « arrogants acteurs aux opinions bien arrêtées » qui, par leurs « analyses imprudentes », « ont détourné l’institution de ses buts ». « Au lieu d’un processus rigoureux et réfléchi, nous avons désormais des individus engagés dans une gymnastique juridique, a-t-il ajouté. Ils utilisent la CPI pour se débarrasser des chefs qu’ils n’aiment pas et installer ceux de leur choix. »
Vague allusion
Poursuivi pour crimes contre l’humanité à la suite des violences postélectorales de 2007 qui firent plus de 1 000 morts, Kenyatta s’est contenté, dans son discours d’investiture, d’une vague allusion à la CPI. « Je vous assure que, sous ma présidence, le Kenya s’efforcera de respecter ses obligations internationales tant que celles-ci sont fondées sur des principes bien établis de respect mutuel et de réciprocité », a-t-il déclaré.
Contrairement à El-Béchir, sous le coup d’un mandat d’arrêt international, le fils du père de l’indépendance kényane s’est engagé à ne pas se dérober à son procès, qui doit s’ouvrir le 9 juillet. « Nous devons nous souvenir qu’aucun pays ou groupe de pays ne doit avoir le contrôle ou le monopole des institutions internationales et de l’interprétation des traités internationaux », a-t-il conclu. Fatou Bensouda, la procureure de la CPI, appréciera.
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