Belle éclaircie entre la France et le Congo

À l’occasion de sa visite officielle à Paris, Denis Sassou Nguesso a établi de meilleures relations avec François Hollande. Au centre de leurs discussions, la sécurité du continent africain.

Le président française et le chef de l’État congolais, le 8 avril à Paris. © Vincent Fournier pour J.A.

Le président française et le chef de l’État congolais, le 8 avril à Paris. © Vincent Fournier pour J.A.

Publié le 15 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

Ils s’étaient déjà rencontrés en octobre 2012 à Kinshasa, à l’occasion du sommet de la Francophonie. Mais ce jour-là, entre Denis Sassou Nguesso et François Hollande, l’entrevue avait été courte et froide. Avec le nouveau pouvoir français, issu d’un Parti socialiste longtemps critique envers le dirigeant congolais, la bonne entente n’allait pas de soi. Cela n’a jamais été un secret, « DSN » avait davantage d’affinités avec l’ancien président Nicolas Sarkozy.

Pour Denis Sassou Nguesso, il s’agissait donc, lors de cette visite officielle entamée par un entretien d’une heure à l’Élysée le 8 avril, d’instaurer de bons rapports avec son homologue français en l’absence de liens affectifs et « historiques ».

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À l’issue de ce tête-à-tête, le chef de l’État congolais a précisé que, si la Centrafrique avait été au coeur des discussions, les grands conflits régionaux du Nord-Mali et de l’est de la RDC avaient eux aussi été évoqués. Des sujets également abordés lors d’un déjeuner avec Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, et lors d’un huis clos avec Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense.

« Pour Denis Sassou Nguesso, la situation du Mali et de la RDC est une conséquence de la déliquescence des armées nationales, confie-t-on dans l’entourage de François Hollande. Concernant la Centrafrique, il s’est montré très inquiet des violences commises par les rebelles de la Séléka à l’encontre des lieux de culte chrétiens. Il craint qu’elles ne dégénèrent en affrontements intercommunautaires. »

Invité le 9 avril au siège du Medef, le président congolais a incité les patrons français à investir dans les trois zones économiques spéciales créées à Ouesso, Oyo et Pointe-Noire. Dans l’après-midi, il a reçu Vincent Bolloré, qu’il surnomme en privé « le grand patron », et Christophe de Margerie, le PDG de Total, avec qui le Congo a signé un accord propice à la relance de la production nationale.

Non-ingérence

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Cette visite en France a enfin été l’occasion d’évoquer la question sensible des « biens mal acquis ». « Le principe de la non-ingérence auquel nous avons tous souscrit sur le plan international doit être respecté pour que la justice française ne se sente pas le droit de traiter de questions qui intéressent les problèmes intérieurs des autres États », a déclaré l’intéressé à sa sortie de l’Élysée. S’il s’est bien gardé de s’aventurer sur ce terrain, François Hollande a fait part à son hôte de son « attachement à la stabilité des systèmes juridiques en Afrique », ce qui peut s’interpréter comme le souhait de ne pas voir la Constitution congolaise subir une quelconque modification avant la présidentielle de 2016. Un message subliminal qui n’a en rien entamé la sérénité de Denis Sassou Nguesso, qui a par ailleurs reçu à son hôtel son homologue ivoirien Alassane Ouattara, de passage à Paris, avant de rendre discrètement visite à son vieil ami Jacques Chirac. François Hollande est le cinquième président français à l’accueillir à l’Élysée. De quoi relativiser… 

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