WikiLeaks – RDC : Comment Joseph Kabila a été fait roi

Le président congolais, Joseph Kabila. © Glez

Le président congolais, Joseph Kabila. © Glez

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Publié le 18 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

Douze ans déjà qu’il est à la tête de la RDC … Et pourtant, au départ, Joseph Kabila a beaucoup hésité à succéder à son père, Laurent-Désiré Kabila, assassiné le 16 janvier 2001. Selon un document secret envoyé depuis l’ambassade des États-Unis à Kinshasa au département d’État dix jours plus tard, deux hommes – Georges Buse Falay, directeur de cabinet du défunt président, et Jean Mbuyu, son adjoint – ont joué « un rôle déterminant » pour convaincre le jeune homme, alors âgé de 29 ans. À leurs yeux, Joseph Kabila, chef d’état-major des forces terrestres, était « la seule personne » qui pouvait être acceptée par toutes les tendances au sein du gouvernement et de l’armée.

Réticent

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À l’époque, expliquent les deux hommes à l’un de leurs contacts au sein de l’ambassade américaine à Kinshasa, trois autres prétendants convoitaient le fauteuil de président : Gaëtan Kakuji, Mwenze Kongolo et Abdoulaye Yerodia Ndombasi. « La tâche n’était [donc] pas facile », puisqu’il fallait les amener à « accepter Joseph ». Si les deux derniers ont vite cédé, d’âpres négociations ont fini par persuader le premier de renoncer à ses « aspirations présidentielles ». Cet obstacle levé, « la dernière difficulté restait de convaincre Kabila lui-même » de jouer le jeu. « La démarche s’était révélée plus difficile que prévu parce qu’il était initialement très réticent », raconte Mbuyu, toujours cité dans le câble. Il n’aurait « pas donné d’explications » à ses hésitations, mais Mbuyu pense qu’« il se préoccupait probablement d’abord de sa sécurité personnelle ». Lorsqu’ils eurent enfin son accord, Georges Buse Falay et Jean Mbuyu convoquèrent le Conseil des ministres pour leur présenter Kabila. « Voici votre nouveau président », annoncèrent-ils aux membres du gouvernement. « Il y a eu très peu de discussion » dans la salle, précise Mbuyu. Les vingt-trois autres ministres se contentaient de regarder Kakuji, Mwenze et Yerodia pour voir s’ils approuvaient ou non le choix. « Le deal fut scellé lorsque ces trois figures clés exprimèrent leur soutien » à Kabila, conclut Mbuyu.

Aujourd’hui, ce dernier est conseiller spécial du président Kabila. Georges Buse Falay, lui, après avoir été son ministre, s’est retiré en Afrique du Sud. Pressenti pour être Premier ministre lors du dernier remaniement, il a regagné momentanément le pays, début 2012, mais le choix du chef s’est finalement porté sur Augustin Matata Ponyo.

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