Maroc : entre Orange, Inwi et Maroc Telecom, la bataille de la fibre
Érigé en chantier stratégique dans le royaume, le déploiement de cette infrastructure aiguise les appétits, et les différends, entre opérateurs.
Les autorités marocaines avaient, dès 2019, fait du développement du marché de la fibre optique une priorité. Selon le Plan national de connexion optique, annoncé à cette époque par le gouvernement, l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) devait connecter 50 % des ménages marocains aux services de fibre optique à très haut débit avant 2025. « Le marché marocain, à l’instar du marché mondial, sera animé par l’arrivée de nouvelles technologies qui appellent à un renouvellement, parfois massif, des infrastructures, induisant d’importants investissements pour le déploiement des réseaux à très haut débit », présentait alors une note d’orientation générale adoptée par le régulateur. Le développement de ce segment est devenu encore plus stratégique avec la crise liée au Covid-19.
Voilà un défi pour Maroc Telecom, Orange Maroc (filiale du groupe français) et Inwi, dont le nombre cumulé d’abonnés aux offres de fibre optique ne dépassait pas 330 000 à la fin de septembre 2021. Mais c’est aussi et surtout une aubaine pour les trois opérateurs, qui se livrent à une course au leadership sur cette technologie. En mai, Orange Maroc s’est ainsi engagé auprès du gouvernement à réaliser, durant les trois prochaines années, un investissement 530 millions d’euros visant le déploiement du haut et du très haut débit à travers, entre autres, la construction de son infrastructure FTTH (Fiber To The Home). En 2018, Maroc Telecom (notamment détenu par l’émirati Etisalat) avait aussi signé avec l’exécutif une convention similaire prévoyant un programme d’investissement de plus de 930 millions d’euros sur trois ans.
Est-ce suffisant pour donner un coup d’accélérateur à la fibre optique ? Non, selon l’ANRT. « Les objectifs de déploiement de réseaux d’accès au haut et très haut débit ne sauraient être remplis sans d’importants investissements, qui peuvent et doivent être rationalisés par un partage effectif des infrastructures », indiquait la note d’orientation de 2019.
Non-sens économique
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