France : le retour de Rama Yade
Accusée d’inscription indue sur une liste électorale, de faux et usage de faux, l’ex-protégée de Nicolas Sarkozy a été relaxée le 25 mars. De quoi lui donner de nouvelles ambitions… pour les municipales de 2014 à Paris ?
On la disait politiquement finie. Ce procès dans lequel elle était embourbée depuis des mois était censé lui porter le coup de grâce et ruiner une cote de popularité qui reste élevée. Ses adversaires, de gauche comme de droite, s’en donnaient à coeur joie. Rama Yade, l’ex-enfant chérie de Nicolas Sarkozy, qui a osé trahir (en se ralliant à l’UDI, le parti centriste de Jean-Louis Borloo, en 2010), traînée devant la justice, cela avait pour beaucoup une saveur particulière… Le 28 mars, l’ancienne secrétaire d’État aux Droits de l’homme (2007-2009) et aux Sports (2009-2010), 36 ans, a été relaxée.
Accusée d’avoir menti deux fois sur sa domiciliation pour pouvoir conserver son inscription sur la liste électorale de Colombes (Hauts-de-Seine), où elle est élue d’opposition depuis 2008, elle comparaissait pour inscription indue, faux et usage de faux. Des faits graves, pour lesquels elle encourait jusqu’à un an de prison ferme pour le second motif, 45 000 euros d’amende et trois ans de prison pour infraction au code électoral.
"Calomnies"
« C’est une décision qui ne me surprend pas, a réagi l’intéressée à l’énoncé du verdict. Malgré l’ampleur des calomnies et des manipulations dont j’ai été victime, le tribunal ne s’est pas laissé instrumentaliser par ceux qui souhaitaient mon élimination politique. » Ce jugement met fin au bras de fer qui l’opposait à Philippe Sarre, le maire socialiste de Colombes, à l’origine de l’enquête préliminaire ouverte dès 2011, et qui a elle-même débouché sur ce procès. Il clôt aussi une affaire qui minait une carrière politique d’abord fulgurante puis entravée par de multiples revers électoraux (municipales de 2008, législatives de 2012).
Vice-présidente de l’UDI et conseillère régionale d’Île-de-France, Rama Yade pourrait désormais tourner ses ambitions sur Paris, où une guerre des dames se profile à l’horizon. Toujours à la recherche de cet ancrage qui lui fait tant défaut, elle pourrait y être tête de liste de son parti aux municipales de 2014. La jeune femme a certes confié ne pas pouvoir, « à sept mois de grossesse, [se] lancer physiquement dans une campagne, ni [se] projeter psychologiquement ». Ce qui ne l’empêche pas de juger « le défi parisien intéressant »… Réponse en « septembre prochain ».
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