Algérie : l’étau se resserre autour de Chakib Khelil

Rien ne va plus pour l’ex-ministre algérien de l’Énergie. Soupçonné de corruption, il fait l’objet d’enquêtes en Algérie, au Canada et en Italie.

Chakib Khelil, alors ministre algérien de l’Énergie et des Mines, le 26 avril 2008. © AFP

Chakib Khelil, alors ministre algérien de l’Énergie et des Mines, le 26 avril 2008. © AFP

FARID-ALILAT_2024

Publié le 2 avril 2013 Lecture : 1 minute.

L’étau se resserre autour de Chakib Khelil. Alors qu’on le disait immunisé contre des poursuites depuis son départ du gouvernement en mai 2010, l’ex-ministre de l’Énergie et des Mines, 73 ans, se retrouve au centre d’un maelström médiatico-judiciaire lié aux affaires de corruption au sein du géant pétrolier Sonatrach.

Le 25 mars, des officiers du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) ont perquisitionné ses deux domiciles, à Alger et à Oran. Et dans un pays saisi par la fièvre des scandales, la presse s’emballe, annonçant tantôt sa fuite à l’étranger, tantôt sa comparution devant un magistrat.

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Tandis que le FBI enquête sur les avoirs de l’ancien ministre aux États-Unis, en Italie, des procureurs de Milan le soupçonnent de concussion dans le cadre de contrats d’une valeur de 11 milliards d’euros accordés à la firme italienne Saipem. Au Canada, policiers et médias cherchent à établir quel a été le rôle de Khelil et d’autres intermédiaires dans l’octroi de marchés à l’entreprise canadienne SNC-Lavalin, notamment dans le secteur de l’électricité.

Carte blanche

À une époque pas si lointaine, Khelil était aussi puissant qu’intouchable. Arrivé dans le sillage d’Abdelaziz Bouteflika en 1999, cet ancien cadre de la Banque mondiale (BM) avait carte blanche pour gérer le pétrole et le gaz (98 % des ressources en devises du pays). Ce natif d’Oujda, au Maroc, avait placé ses proches à la Sonatrach, puis préparé une loi sur les hydrocarbures avec le concours de la BM. Jugée trop favorable aux compagnies étrangères, cette fameuse « loi Khelil » avait été finalement retoquée en 2006 par Bouteflika lui-même, au grand dam de son concepteur. Déléguant très peu, Khelil avait l’oeil sur tous les contrats signés entre 2000 et 2010, dont plusieurs font l’objet d’enquêtes en Algérie, en Italie et au Canada. « Monsieur Pétrole » n’a jamais été aussi proche du bureau des juges.

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