RDC – Rwanda : grosse frayeur à Kinshasa au sujet de la Monusco

Kinshasa a cru que le Rwanda souhaitait faire retarder le vote à l’ONU en faveur du renforcement de la Monusco pour lutter contre le M23 dans l’est de la RDC. Mais rien n’a finalement empêché l’adoption de la résolution, le 28 mars.

Le Premier ministre de RDC, Augustin Matata Ponyo, à Washington, le 7 février 2013. © Mandel Ngan/AFP/Archives

Le Premier ministre de RDC, Augustin Matata Ponyo, à Washington, le 7 février 2013. © Mandel Ngan/AFP/Archives

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 3 avril 2013 Lecture : 1 minute.

Elles bataillaient depuis des mois pour obtenir une résolution de l’ONU instituant le renforcement de la mission onusienne (la Monusco) dans leur pays, avec notamment la création d’une brigade d’intervention pour combattre la rébellion du Mouvement du 23-Mars (M23). Pourtant, les autorités de RDC ont eu très peur que le Rwanda réussisse in extremis à obtenir un report du vote, puis se serve de sa présidence du Conseil de sécurité, à partir du 1er avril, pour retarder le processus. On comprend que l’enchaînement des événements ait éveillé leur suspicion.

Le 18 mars, Bosco Ntaganda, le rebelle recherché par la Cour pénale internationale (CPI), qui le soupçonne d’être derrière une branche du M23, se rend à l’ambassade des États-Unis à Kigali. Deux jours plus tard, alors que le Rwanda et les États-Unis négocient les conditions du transfert du rebelle à La Haye, Paul Kagamé, le président rwandais, qui revient du Mexique, s’arrête à New York pour rencontrer Ban Ki-moon. « Il a aussi discrètement rencontré Susan Rice, l’ambassadrice américaine à l’ONU, dont il est proche, et demandé plusieurs modifications de la résolution », affirme une source à Kinshasa.

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Des rebelles du M23 dans l’est de la RDC le 30 novembre 2012.

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Inga 3 en jeu

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Pour ne rien arranger, l’armée sud-africaine, censée constituer l’ossature de la future brigade d’intervention, enregistre le 23 mars la mort de treize de ses hommes à Bangui – sa plus lourde perte depuis 1994. « Nos bonnes relations avec les Sud-Africains nous ont permis d’absorber le choc, poursuit cette source. Des négociations sont en cours pour leur permettre d’utiliser une partie de l’électricité produite par le barrage d’Inga 3. Pour le reste, nous avons multiplié les échanges avec Paris et Washington pour prévenir tout report de la résolution. » Le vote a finalement eu lieu le 28 mars. Et le Rwanda a voté pour.

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