Café : « La demande viendra des marchés émergents »
Au début du mois de novembre, le prix de l’arabica a atteint son niveau le plus bas en sept ans. Edward George, directeur de la recherche sur les matières premières agricoles d’Ecobank, analyse son cours pour « Jeune Afrique ».
![Edward George, directeur de la recherche sur les matières premières agricoles d’Ecobank. DR](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,height=810,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/12/13/Edward-george-Ecobank-cafe.jpg)
Edward George, directeur de la recherche sur les matières premières agricoles d’Ecobank. DR
La crise prolongée des prix du café s’est accélérée ces dernières semaines. Début novembre, le prix de l’arabica a atteint son niveau le plus bas en sept ans (1,02 dollar la livre, le 6 novembre à NewYork), alors que les marchés anticipaient une nouvelle récolte record au Brésil. Les prix pourraient descendre en-dessous de 1 dollar la livre. Avec d’importants arrivages vietnamiens, le robusta ne s’est guère mieux porté.
Cependant, on observe les signes d’un retournement structurel avec la montée en puissance des consommateurs émergents. Désormais, la demande de café viendra non pas des marchés traditionnels que sont l’Europe et l’Amérique du Nord – où la consommation atteint ses limites -, mais de ceux où une nouvelle classe moyenne développe un goût pour le café. Il y a cinq ans, l’Amérique latine s’est distinguée comme une région clé, dépassant les États-Unis et le Canada pour devenir le deuxième consommateur mondial. Elle représente aujourd’hui 20 % de la consommation totale. Le Moyen-Orient et l’Asie connaissent également une augmentation spectaculaire de la demande.
Impact mitigé
L’impact de ces tendances sur l’Afrique sera mitigé. La Côte d’Ivoire et l’Ouganda devraient bénéficier d’une hausse de la demande pour les fèves de robusta, notamment en Afrique du Nord et en Europe du Sud, tandis que l’Éthiopie – le plus grand producteur d’arabica du continent – pourrait avoir du mal à trouver un marché pour ses exportations.
En fin de compte, l’effondrement des prix du café pourrait entraîner le développement de marques africaines haut de gamme, vendues plus cher sur les marchés internationaux. Depuis quelques années par exemple, une troisième variété de café, le liberica, originaire du Liberia et cultivé enAsie du Sud-Est, commence à apparaître.
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