Tchad – Moussa Faki Mahamat : « Nous sommes obligés de jouer un rôle dans la région »

Mali, Conseil de sécurité de l’ONU… Le ministre des Affaires étrangères, en fonction depuis avril 2008, revient sur l’évolution de sa « diplomatie de paix ».

Moussa Faki Mahamat, chef de la diplomatie tchadienne. © Abdoulaye Barry pour J.A.

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Madjiasra Nako

Publié le 25 mars 2013 Lecture : 2 minutes.

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Jeune Afrique : En quoi la ­montée en puissance du Tchad sur la scène régionale est-elle légitime ?

Moussa Faki Mahamat : Il est de notre devoir de nous assumer. Le Tchad a été victime de la guerre et déstabilisé pendant des années, au point d’être qualifié d’« État néant » par votre hebdomadaire [« Tchad : État néant », titrait Jeune Afrique à la une de son no 905, daté du 10 mai 1978, NDLR]. Nous sommes donc mieux placés que quiconque pour mesurer l’urgence qu’il y a à mutualiser nos moyens pour faire face à ces défis. Nous n’avons pas d’ambition de leadership spécifique. Notre position géographique nous oblige à jouer un rôle dans la sous-région et nous le faisons en fonction de nos moyens, sans aucune prétention.

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Vous intervenez aussi au-delà du cadre régional…

La diplomatie que je conduis aux côtés du chef de l’État, dont c’est le domaine réservé, se veut une diplomatie de paix.

Aujourd’hui, le Tchad est le seul pays stable de la région. Il est entouré de voisins qui sont en conflit, envers lesquels il a un devoir de solidarité. Ce qui explique nos interventions au Mali et en Centrafrique. Ces interventions visent aussi à nous prémunir nous-mêmes du fanatisme religieux et du terrorisme, des phénomènes extrêmement graves qui restent une menace pour toute la région – et au-delà. Nous essayons simplement de jouer notre rôle. C’est pour cette raison que nous avons demandé à organiser un sommet des chefs d’État de l’Union africaine – que nous avons obtenu d’accueillir en 2015. Et que notre candidature pour un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité des Nations unies a été retenue ; nous espérons donc y être élus en octobre.

La Cen-Sad, composée de pays appartenant à des zones différentes, peut-elle vraiment survivre à Mouammar Kadhafi et être un pôle de décision et d’action pertinent ?

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La réforme de l’organisation était déjà décidée en juillet 2010, bien avant la mort de Kadhafi. L’actualité de ces deux dernières années nous a en revanche permis de mieux recentrer la Cen-Sad sur ses objectifs. Du temps de Kadhafi, le nombre des États membres avait explosé de façon exponentielle sans qu’on en voie les résultats. Désormais, compte tenu de son recentrage et de ses nouvelles orientations, certains États seront amenés à quitter l’organisation.

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Propos recueillis à N’Djamena par Madjiasra Nako

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