Gabon : une reprise économique à pas comptés, mais bien engagée
Un an après la mise en œuvre du Plan d’accélération de la transformation, la croissance reste timide et largement dépendante de la production et des cours du brut. Toutefois, la dynamique et les changements structurels sont là. Et ils devraient s’accentuer en 2023. Décryptage.
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Comme la plupart des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), ébranlés par la pandémie de Covid-19 – intervenue après plusieurs années de crise financière liée à la chute de la production et des cours du brut, de 2014 à 2019 –, le Gabon a connu une récession, son taux de croissance chutant de 3,9 % en 2019 à – 1,9 % en 2020. Ce dernier est cependant reparti à près de 1 % en 2021 et, selon les projections du Fonds monétaire international (FMI), il devrait s’établir à 2,7 % cette année et à 3,4 % en 2023 (voir tableau). Un rebond porté par une hausse de la production et de la valeur ajoutée des industries du bois, de l’agriculture et des mines (en particulier de la filière manganèse), par la reprise des activités dans le secteur de la construction, sans oublier la hausse des cours des hydrocarbures.
Pour Gomez Agou, le représentant du FMI à Libreville, ce rebond est le résultat « d’une maîtrise notable de la crise » par les pouvoirs publics. Le pays a en effet mis en place dès janvier 2021 une stratégie de relance post-Covid – le Plan d’accélération de la transformation (PAT) 2021-2023 –, dont l’objectif est non seulement d’adapter le plan de développement du pays à la difficile conjoncture actuelle, mais aussi d’anticiper les conséquences de futures crises mondiales, d’une part en réduisant la dépendance de l’économie gabonaise aux importations et à la vente d’hydrocarbures, et d’autre part en améliorant la compétitivité du pays, de façon à attirer les investissements privés.
En juillet 2021, dans le cadre du Mécanisme élargi de crédit (MEDC), le FMI – qui soutient ce PAT – a approuvé un nouvel accord de financement, allouant à l’État gabonais 553 millions de dollars sur trois ans, en fonction des objectifs atteints. Au regard de l’amélioration des équilibres budgétaires et des prévisions de croissance, le Fonds a ordonné à la fin de juin 2022 le versement de la deuxième tranche, soit environ 155 millions de dollars.
Du baril de Brent au fer de Belinga
Si, depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, le Gabon est affecté par la hausse des prix des denrées, ses ressources ont cependant enregistré une forte croissance liée à la pénurie mondiale d’hydrocarbures et à la hausse des cours des produits pétroliers. Selon le ministère de l’Économie, les exportations de brut du pays ont augmenté de 145 % en mars 2022 par rapport à mars 2021, en même temps que les cours mondiaux des hydrocarbures repartaient à la hausse, le baril de brent passant de 65 dollars en mars 2021 à 117 dollars en mars 2022.
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