Nigeria : la NNPC devrait 12 milliards de dollars au gouvernement et non pas 50
Suite aux déclarations de la Banque centrale du Nigeria, la somme due par la NNPC au gouvernement nigérian ne s’élèverait en fait qu’à 12 milliards de dollars, contre les 50 milliards initialement annoncés.
C’est dans une lettre datée du 25 septembre 2013 que Lamido Sanusi, le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, a prévenu le président Goodluck Johnathan que la Nigerian National Petroleum Company (NNPC) avait omis de verser au gouvernement 49,8 milliards de dollars des recettes provenant de la vente de pétrole. Cependant, suite à ses échanges avec le ministère des Finances et des représentants de la NNPC, le gouverneur est revenu sur ses déclarations.
La compagnie pétrolière n’aurait en fait que 28 milliards de dollars de revenus d’exportation à payer (au lieu des 65,3 milliards de dollars précédemment annoncés) sur lesquels elle aurait déjà versé 16 milliards. La NNPC devrait donc tout de même encore au gouvernement 12 milliards de dollars de revenus d’exportation enregistrés sur les 18 mois qui ont précédé le 31 juillet 2013.
Histoire d’une incompréhension
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La somme de 50 milliards de dollars évoquée dans les déclarations de Lamido Sanusi et son inexactitude semblent découler d’une incompréhension et de l’absence d’échanges de la Banque centrale avec les différents ministères ainsi qu’avec la NNPC. Selon la ministre des Finances Ngozi Okonjo-Iweala, qui affirme que « l’argent ne s’est pas envolé », le ministère des Finances et la compagnie nationale travaillent depuis longtemps sur ces problèmes de versement et devraient y apporter une solution « dans un avenir proche ».
Menace pour la stabilité de l’État
Le Nigeria est le premier producteur de pétrole sur le continent africain. La NNPC exporte entre 2 et 2,5 millions de barils par jour, essentiellement via des joint-ventures avec les majors occidentales (Shell, Exxon, ENI, Chevron). Les revenus pétroliers représentent une ressource financière primordiale pour le gouvernement puisqu’ils pèsent pour 80% des rentrées fiscales. Un « trou » de 12 milliards de dollars représente un tiers du budget de l’État.
Soulignons enfin que les réserves accumulées par l’État grâce aux revenus pétroliers ont accusé une forte décrue sur les douze derniers mois, passant de 9 milliards de dollars à 3 milliards, laissant le Nigeria largement vulnérable aux variations du cours du pétrole.
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