Course GT : Christian Ebong, un pilote franco-camerounais sur la ligne de départ
Nouvelle recrue d’une écurie 100 % africaine, le pilote automobile franco-camerounais Christian Ebong va disputer le championnat britannique de grand tourisme.
Le 1er avril, quand il prendra part à la première course du championnat britannique de grand tourisme (épreuve automobile de longue distance), Christian Ebong aura une pensée pour sa mère. Elle qui, à son insu, est un peu responsable de sa passion : « Elle était très bonne conductrice, raconte-t-il. Elle prenait les ronds-points à fond sans perdre le contrôle. Elle me subjuguait. » Sa participation à l’une des compétitions automobiles nationales les plus importantes d’Europe, le Franco-Camerounais la doit à Ribi Adeshokan, propriétaire de l’écurie Nigeria Racing Eagle (basée à Londres), qui l’a engagé fin février. Obsédé par l’idée de développer ce sport sur le continent, cet entrepreneur nigérian a décidé de créer une équipe 100 % africaine.
Elitisme
Pour le pilote de 29 ans, né à Oyomabang (un quartier périphérique de Yaoundé), c’est un soulagement. Il s’est souvent heurté à l’élitisme d’un monde où l’argent compte parfois autant que le talent – pour participer à un championnat, il faut rassembler près de 100 000 euros.
À son arrivée en France en 1997, Ebong rêve déjà de devenir « le premier pilote noir mondialement connu ». Parallèlement à une scolarité tranquille en banlieue parisienne, l’adolescent suit une formation de mécanicien spécialisé dans la préparation et la réparation des voitures de course. En 2003, il est accepté par la Filière FFSA (aujourd’hui l’Auto Sport Academy) mais, rattrapé par des problèmes financiers, il doit renoncer à intégrer cette prestigieuse école de pilotage basée au Mans. Il multiplie les essais, sollicite des partenaires et réussit finalement à participer au championnat de France de supertourisme en 2006. Ses débuts ne sont pas flamboyants, mais sa progression impressionne et convainc un mécène de le sponsoriser pour deux championnats européens de bon standing, en 2008 et 2009. Depuis, il attendait un nouveau sponsor comme le messie. Il n’imaginait sûrement pas qu’il serait africain.
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Par Vincent Duhem
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