Algérie : Tebboune veut mettre fin aux dénonciations anonymes
En interdisant à la justice d’enquêter en se basant sur de tels courriers, le président algérien dit vouloir rompre avec une dérive qui a coûté leur place à plusieurs responsables et fonctionnaires, pourtant innocents.
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Le président algérien Abdelmadjid Tebboune. © Farouk Batiche/REA.
« Au broyeur de papier. » C’est le sort que Abdelmadjid Tebboune a demandé aux services de sécurité et aux instances judiciaires algériennes de réserver aux dénonciations anonymes qu’ils reçoivent. Une injonction que le chef de l’État avait déjà formulée, mais qu’il a répétée le 25 septembre, lors d’une réunion gouvernement-walis, et qui fait l’objet d’une directive.
La décision a été prise sur la base d’un constat de paralysie du secteur administratif et économique. « Un climat de crainte et de suspicion s’est installé dans les rangs des hauts responsables, qui, par appréhension d’éventuelles poursuites judiciaires, se limitent à un minimum d’obligations et ne développent aucun esprit d’entreprise. D’importants dossiers, revêtant parfois un caractère d’urgence, sont renvoyés à des dates ultérieures, causant ainsi de graves préjudices au fonctionnement des institutions », a étayé le président.
Ce dernier avait déjà plaidé une première fois pour la suppression des lettres anonymes, à la mi-août 2020, afin de « permettre aux gestionnaires d’entreprises publique de s’affranchir de la peur et de faire preuve d’audace dans la prise des décisions ». Quelques mois plus tard, en décembre, une instruction interdisant l’exploitation de ces messages avait bel et bien été transmise aux autorités concernées. Mais faute d’amendement aux textes de loi en vigueur, elle est restée lettre morte.
Accusations sans fondements
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