Sénégal : l’heure des règlements de comptes au sein de Yewwi Askan Wi ?
Alors que l’opposition a fait une percée historique en remportant près de la moitié des sièges aux législatives du 31 juillet, la coalition YAW doit désormais faire face à ses divisions internes à moins de deux ans de la présidentielle.
Quelle aurait été l’issue de l’élection du président de l’Assemblée nationale si l’opposition ne l’avait pas boycottée après avoir semé le chaos et tenté de bloquer le vote ? La réponse est une lapalissade pour Déthié Faye. « Elle aurait été ridiculisée », tacle sévèrement cet ancien membre de Yewwi Askan Wi (YAW), qui ajoute : « C’est certainement parce qu’ils avaient conscience de l’humiliation qui aurait été la leur qu’ils se sont livrés à de telles scènes. »
Le 12 septembre, alors qu’Aida Sow Diawara, la présidente de séance, s’apprête à ouvrir le scrutin, plusieurs députés de l’opposition s’attardent sur des questions de forme. Le règlement intérieur du Parlement ne prévoit que deux couleurs de bulletin – bleu et blanc – pour deux candidats en lice. Mais cette fois, ils sont quatre, et l’Assemblée nationale se retrouve face à un vide juridique. Amadou Mame Diop, présenté par la majorité, doit croiser le fer avec trois noms de l’opposition : Barthélemy Dias, le maire de Dakar, Ahmed Aïdara, édile de Guédiawaye, et Mamadou Lamine Thiam, proposé par Wallu Sénégal, l’autre coalition de l’opposition construite, elle, autour du Parti socialiste sénégalais (PDS), d’Abdoulaye Wade.
Un cas de figure inédit, que ne prévoient pas les textes. Le ton monte, la séance dégénère, des gendarmes investissent l’hémicycle. Amadou Mame Diop est élu avec la totalité des 83 voix de la majorité présidentielle. L’opposition qui, avec ses 80 sièges, n’avait jamais été aussi proche de la victoire, échoue au pied du perchoir. Comment a-t-elle pu ainsi galvauder ses chances ?
Cacophonie
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