Livres : « Ladivine » tragédie de Marie Ndiaye

La romancière française Marie Ndiaye fait sensation avec son nouveau livre, puissant et mystérieux, « Ladivine ».

Prix Goncourt en 2009, Marie Ndiaye vit à Berlin depuis six ans. © AFP

Prix Goncourt en 2009, Marie Ndiaye vit à Berlin depuis six ans. © AFP

Publié le 25 février 2013 Lecture : 2 minutes.

Ladivine, son nouveau roman (éditions Gallimard), est salué unanimement par la presse. Selon la critique, c’est peut-être le plus beau livre que Marie NDiaye, auteure notamment de Rosie Carpe (prix Femina 2001) et de Trois Femmes puissantes (Goncourt 2009) ait écrit. Une tragicomédie où se déploie le récit ample d’une quête éperdue des origines. « J’écris pour donner un sens à la vie et pour en ordonner le chaos », confie la romancière, venue à Paris pour participer à la campagne de lancement de son nouvel opus – elle vit à Berlin depuis 2007. « Le drame que je raconte dans Ladivine, explique-t-elle de sa voix douce mais déterminée, naît d’un mensonge originel et de la transmission inéluctable de cette malédiction de génération en génération. »

Les lecteurs familiers de la prose ndiayenne retrouveront dans les pages de ce roman magistral et profond les obsessions thématiques de l’auteure (famille, identité…) et cette « étrangeté inquiétante » qui caractérise ses récits. Au coeur du livre, trois femmes au destin tragique scrutant le mystère de leur vie, désemparées par leur inaptitude au bonheur. Un chien mystérieux veille, sans réussir à empêcher pour autant le malheur de s’abattre sur elles.

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Abandon

Le drame dans lequel se débattent les protagonistes de Ladivine découle de leurs origines africaines. Non sans résonances autobiographiques pour l’auteure, issue elle-même d’un couple mixte. Née en 1967 d’une mère française et d’un père sénégalais, Marie NDiaye a grandi en région parisienne. Son père a quitté le foyer familial quand elle était encore bébé. C’est pour oublier la douleur de l’abandon et sans doute aussi la grisaille de la banlieue que Marie s’est tournée très tôt vers la littérature.

L’envie d’écrire est venue de la découverte de Proust, de Joyce Carol Oates. Et, surtout, de cette expérience adolescente et quasi-mystique de l’impermanence des êtres et des choses que Ndiaye aime à raconter : « J’ai compris tout d’un coup que seule l’écriture permettait de garder la trace du moment présent si vite évanoui. »

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