Burkina Faso : comprendre ce qui se joue à Djibo, « ville martyre » sous blocus jihadiste
Fin septembre, une tentative d’approvisionnement de la ville a tourné au massacre. La mort d’au moins 27 soldats a alimenté la colère d’une partie de l’armée contre Paul-Henri Sandaogo Damiba et précipité son renversement par le capitaine Traoré.
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Distribution de fournitures d’aide aux habitants de Djibo, le 5 octobre 2022. © Issouf SANOGO/AFP
Déjà tristement célèbre pour avoir été le foyer de l’expansion jihadiste dans le pays, Djibo vit une crise humanitaire sans précédent. Assiégée par les groupes terroristes depuis le mois de février, cette localité de la province du Soum, située à moins de 50 kilomètres de la frontière malienne, compte 350 000 habitants – dont une grande majorité de déplacés – qui manquent de tout, l’acheminement de vivres y étant extrêmement difficile.
Voilà plus de sept mois que la ville, carrefour économique qui accueillit l’un des plus grands marchés de bétail de la région, est asphyxiée par l’embargo imposé par les hommes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM), filière sahélienne d’Al-Qaïda. Tandis que les paysans n’ont plus le droit d’aller cultiver leurs terres, les marchandises ne parviennent plus que sporadiquement dans la cité et sont pour la plupart pillées.
Des routes minées
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